Plus de 119 politiques dénoncent des failles graves dans l’évaluation des pesticides, qui minimisent leur toxicité

Fin octobre 2020, une étude scientifique démontrait pour la première la présence de produits toxiques non déclarés dans 14 pesticides. Parmi ces produits, des métaux lourds comme l’Arsenic, le Cuivre, le Plomb, le Nickel mais aussi des substances cancérogènes. En cause : de nombreuses failles dans l’évaluation des pesticides qui omet totalement de calculer la toxicité cumulée des différentes substances présentes dans ces pesticides, un phénomène aussi appelé « effet cocktail ». Face à la gravité de la situation, une action en justice a été lancée début décembre par 9 associations sous le nom de campagne « Secrets toxiques ». Ce 25 février, 119 députés européens et sénateurs français ont adressé une lettre à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (European Food Safety Authority, EFSA) pour lui demander le retrait de ces produits toxiques, mais surtout de revoir ses méthodes d’évaluation.

Début décembre, nous relayions la vidéo d’une campagne citoyenne au nom intriguant « Secrets toxiques ». L’objet de cette campagne : donner de la visibilité à l’étude d’octobre 2020 du Pr Gilles-Eric Séralini et Gérald Jungers, publiée dans la revue Food and Chemical Toxicology, dans laquelle les scientifiques ont découvert la présence fréquente de substances toxiques dans 14 pesticides, alors que ces substances n’étaient pas indiquées sur l’étiquette des produits.

Pour mener leur étude, les scientifiques ont analysé 14 formulations d’herbicides sans glyphosate par spectrométrie de masse. Ils ont découvert la présence de métaux lourds et de métalloïdes comme l’Arsenic, le Cuivre, le Plomb, le Nickel ; mais aussi d’hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP) dans 12 d’entre eux, dont certains sont des cancérogènes reconnus par le Centre International de Recherche sur le Cancer, comme le benzo(A)pyrene.

Si ces produits toxiques sont passés incognito, c’est parce que le système d’évaluation des pesticides au niveau européen et français comprend des failles.

En effet, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) s’intéresse seulement à la substance déclarée active par l’industriel et ignore donc totalement son effet cumulé avec d’autres substances présentes dans le produit final, aussi appelé « l’effet cocktail ».

Pour l’EFSA, c’est ensuite aux Etats membres d’évaluer ou réévaluer la sécurité de la formulation complète des pesticides vendus sur leur territoire. Et c’est…

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Auteur: Laurie Debove