Plus de 22 000 ha de vignes arrachées en France ces 3 dernières années

Force est de constater que la crise est structurelle et complexifiée par le dérèglement climatique. La qualité des sols, mise à mal par des années de phyto, peine à supporter les comportements des ravageurs, des maladies couplées avec les coups de chaud ou de froid et du stress hydrique lié aux sécheresses ou aux excédents d’eau.

Face aux difficultés économiques que rencontrent les professionnels, l’Europe et l’État français proposent une réponse : l’arrachage définitif. Ce dispositif a été réclamé, négocié et soutenu par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs comme étant la solution pour « répondre à la détresse des exploitants en grande difficulté économique. »

Ils soutiennent également l’arrachage temporaire qui permet de modifier les variétés lorsqu’elles ne sont plus adaptées aux conditions pédologiques, climatiques et hydrologiques, mais sans succès.

Un dispositif à l’arrache !

Le dispositif d’arrachage, avec un budget prévisionnel de 120 millions d’euros en France, prévoit un montant d’aides de 4000€/ha sans conditions de rendement. La prime à l’arrachage en 2001 tenait compte du rendement à l’hectare arraché et les vignerons touchaient alors 1450€ pour 20hl/ha, et jusqu’à 12300 € au-delà de 160 hl/ha. Cet élément de rendement avait disparu du plan d’arrachage européen sur 3 ans de 2008 à 2010 qui se contentait d’une prime de 6000€ pour tous.

22 630 ha ont été arrachés en France sur ces trois années. On constate qu’au fil du temps, alors que les agriculteurs sont en grande difficulté, les sommes investies en soutien sont de plus en plus réduites. 

Ce qu’on constate aussi, c’est qu’à aucun moment on ne tire de leçons des effets délétères d’un modèle productiviste qui appauvrit autant les champs que les humains, les animaux et les végétaux. Toutes ces campagnes d’arrachage sont réalisées sans que le système qui génère ces effets soit…

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Auteur: Isabelle Vauconsant