Plus de 4 millions de mal-logés en France, mais la droite s'attaque aux squats

La crise du mal-logement s’enracine en France, constate la Fondation Abbé-Pierre dans son dernier rapport sur le sujet, publié le 1er février. « L’écart a rarement semblé aussi grand entre, d’un côté, l’état du mal-logement (…) et d’un autre côté, l’insuffisance des réponses publiques pour rendre le logement abordable, tant dans le parc existant dont l’ouverture aux plus modestes se restreint, que dans la construction neuve, qui reste insuffisante », résument ses auteurs.

Principaux facteurs de la crise : la pénurie de logements neufs et sociaux, l’augmentation « insoutenable » des prix de l’immobilier ancien, et la saturation du parc HLM. Le poids de l’habitat occupe une place toujours plus importante dans le budget des ménages, déjà grevé par l’inflation. En 2021, il représentait 28 % des dépenses, contre 20 % en 1990.

Au total, 4,15 millions de personnes sont mal logées, estime la Fondation, et 330 000 sans domicile. Ce dernier chiffre a plus que doublé en dix ans. Les femmes, souvent plus précaires, sont particulièrement vulnérables, souligne la fondation.

La proposition de loi antisquat aggraverait la situation

Les responsables politiques semblent pour le moment accorder une « faible place » à ces questions, déplorent les auteurs du rapport. Pire : un texte, en cours d’examen au Sénat, pourrait aggraver la situation. Cette proposition de loi, portée par le député Renaissance Guillaume Kasbarian, prévoit de durcir la réglementation sur les squats et d’affaiblir les protections des locataires ayant des impayés de loyer. S’il est définitivement adopté, les locataires n’ayant pas payé leur loyer et faisant l’objet d’une procédure d’expulsion pourraient écoper d’une peine de prison au bout de deux mois de procédure. Du jamais vu depuis 1867, expliquait dans Le Monde le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Pascal Brice.

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Auteur: Reporterre