Plus de cent associations et syndicats européens exigent de faire passer les droits humains avant les profits

Mettre fin à l’exploitation des travailleur·ses, aux violations des droits des populations et à la destruction de l’environnement par les pratiques néfastes des multinationales européennes. Telles sont les revendications de la campagne « De la justice dans les affaires », lancée le 6 septembre à Bruxelles et par plus de 100 organisations de la société civile et organisations syndicales à travers toute l’Europe.

Elles demandent à l’Union européenne (UE) d’adopter une directive ambitieuse sur le devoir de vigilance des entreprises qui prévienne efficacement les atteintes à l’environnement et aux droits humains et oblige les entreprises à en répondre devant la justice.

Même si des pays comme la France et l’Allemagne ont montré la voie en adoptant des lois nationales en la matière, une législation européenne plus large et ambitieuse est nécessaire. En février 2022, la Commission européenne a enfin dévoilé sa proposition de directive européenne exigeant des grandes entreprises qu’elles identifient et préviennent les risques et remédient aux violations des droits humains et dommages environnementaux pouvant être causées par leurs activités et investissements dans leurs chaînes de valeur au sein et en dehors de l’UE. Cependant, les lobbies ont déjà laissé leurs marques et la proposition contient de dangereuses lacunes.

Elle ne donne pas non plus suffisamment de moyens aux personnes affectées d’avoir accès à la justice et aux réparations devant les tribunaux des pays membres de l’UE. Au lieu de lever les sérieux obstacles juridiques pour celles et ceux qui tentent d’intenter une action en justice contre des multinationales européennes, la proposition actuelle offre des échappatoires aux sociétés qui leur permettraient de se soustraire facilement à leurs responsabilités.

La proposition de directive n’oblige pas non plus les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et n’engage pas leur responsabilité juridique si elles ne le font pas, alors qu’elles alimentent massivement la crise climatique.

Large soutien citoyen

Le coup d’envoi de la campagne a été donné le 6 septembre en ligne dans de nombreux pays européens, et par une action publique à Bruxelles – où une « balance de la justice » de trois mètres de haut symbolisant les déséquilibres actuels entre la sauvegarde des profits d’un côté, et le respect des droits humains et de la justice environnementale et climatique de l’autre, montrera que la pression publique peut faire pencher…

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Auteur: Attac France