Plus de cent fois la pension moyenne : pour les patrons du CAC40, des retraites dorées et pas de réforme

Plusieurs grands patrons du CAC40 ont pris leur retraite ces derniers mois. Antoine Frérot (Veolia, à 64 ans), Jean-Paul Agon (L’Oréal, à 65 ans), Benoît Potier (Air Liquide, à 64 ans), Pierre-André de Chalendar (Saint-Gobain, à 63 ans) et Martin Bouygues (à 69 ans) ont tous cédé les rênes de leur entreprise en 2021 ou 2022 au terme d’une longue carrière au sein de leur groupe.

Ou, pour être plus précis, ils ont cédé la direction opérationnelle de leur groupe (le « directeur général » de « PDG ») tout en restant au moins provisoirement président du conseil d’administration (le « président » de « PDG »). Dans le cas de Martin Bouygues, il reste aussi le principal actionnaire du groupe de BTP via la holding familiale.

Que l’on se rassure donc : ces néo-retraités ont largement de quoi couler des jours paisibles. Ils ont eu la liberté de choisir quand ils partiraient à la retraite, dans quelles conditions, et par qui ils seraient remplacés, tout en s’assurant qu’ils continueraient de jouir d’une grande part de leur prestige social, sans se retrouver soudain rejetés en marge et considérés comme des « assistés » par les pouvoirs publics. Contrairement à beaucoup de leurs concitoyens.

Les retraites chapeaux sont toujours là

Les beaux jours des « retraites chapeaux » sont en grande partie derrière nous. Il y a quelques années, les patrons du CAC40 qui partaient à la retraite suscitaient quasi immanquablement la polémique lorsque la presse dévoilait le montant des pensions complémentaires qu’ils devaient toucher de leur ancienne entreprise : 1,7 million d’euros par an pour Franck Riboud (ancien PDG de Danone parti à la retraite en 2014), 3 millions pour l’ancien PDG de L’Oréal Lindsay Owen-Jones parti en 2011, 1,3 million pour le patron d’Airbus Tom Enders (parti en 2020), 800 000 euros pour le PDG d’Engie Gérard Mestrallet (parti en 2018), ou encore 500 000 euros pour l’ex patron de PSA Philippe Varin (parti en 2014), qui s’est trouvé contraint, face au scandale, de renoncer à une partie de sa pension.

Jean-Paul Agon, ex PDG de L’Oréal, pourrait prétendre à une retraite chapeau de 1,6 million d’euros par an

Depuis, le dispositif des retraites chapeaux a été progressivement encadré, jusqu’à disparaître en 2019 sous sa forme traditionnelle. Les patrons en fonction avant cette date continuent toutefois à en bénéficier. Jean-Paul Agon, ex-PDG et aujourd’hui président du conseil d’administration de L’Oréal, pourrait ainsi prétendre à…

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Auteur: Olivier Petitjean