Plus de précarité, moins de liberté : la loi sur les universités toujours aussi contestée

La loi sur l’enseignement supérieur et la recherche est en passe d’être définitivement adoptée. Largement contestée, elle aggrave la précarité dans les universités, et s’attaque aussi aux libertés académiques et à l’indépendance des chercheurs.

La loi de programmation pluriannuelle pour l’enseignement supérieur et la recherche (LPPR) a été votée au Sénat le 30 octobre, après son adoption à l’Assemblée nationale fin septembre. Les parlementaires ont validé la création des « CDI de mission », pour recruter des enseignants-chercheurs seulement sur le temps d’un projet, ainsi que les « tenure track » – des recrutements en CDD de trois à six ans, avec une éventuelle titularisation à la fin. Ce sont deux nouvelles formes d’emploi précaire pour les enseignants-chercheurs. Et l’une des raisons pour laquelle universitaires et chercheurs contestent cette loi depuis des mois.

La LPPR va aussi renforcer le mode de financement sur projet au détriment des financements pérennes, ce qui risque d’aggraver les inégalités entre universités. Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a sévèrement jugé cette loi dans son avis : elle n’est pas à la hauteur des besoins de financements de la recherche et des universités, qui accueillent toujours plus d’étudiants – 200 000 de plus en moins d’une décennie pendant que le nombre d’enseignants diminue. Le Cese a appelé à un recrutement massif d’enseignants-chercheurs titulaires, soit l’inverse de ce que prévoit la loi de la ministre Frédérique Vidal.

Avec 25 milliards prévus sur 10 ans, « le gouvernement s’engage pour les gouvernements suivants, pas pour lui »

Les « 25 milliards » pour la recherche promis par la ministre ne convainquent pas non plus la communauté universitaire. « Ils sont prévus sur dix ans, autant dire qu’on ne sait pas du tout si l’argent arrivera un jour. Et cela reste en-deçà de ce dont on a…

Auteur: Rachel Knaebel
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