Nous, organisations signataires d’Amérique latine et de l’Union européenne, nous unissons pour rejeter l’accord commercial et d’association UE-Mercosur. Nous appelons les responsables politiques des deux côtés de l’Atlantique à stopper enfin cet accord commercial toxique.
Négocié à huis clos, cet accord manque cruellement de participation publique et de contrôle démocratique. Le Médiateur européen lui-même a critiqué le manque de transparence de la Commission européenne. Aujourd’hui, la Commission envisage de changer le processus de vote via une « scission » de l’accord, permettant ainsi de contourner les vétos des pays membres. Des centaines d’organisations de la société civile et de parlementaires ont condamné cette manœuvre, car elle est une attaque contre les processus démocratiques. Pire, les groupes les plus touchés – les travailleurs, les petits agriculteurs, les communautés autochtones et les femmes – ont été exclus de la négociation de cet accord et en subiront pourtant les pires effets.
Un accord toxique pour les personnes et la planète
Cet accord renforcera l’échange inégal entre le Sud et le Nord global, perpétuant ainsi des structures commerciales (néo)coloniales. Il promeut des modèles agricoles destructeurs qui déplacent les petits agriculteurs et les communautés autochtones, tout en stimulant les exportations de produits agrochimiques toxiques, y compris ceux interdits dans l’UE. Ces pratiques agricoles non durables, y compris l’élevage industriel, menacent la souveraineté alimentaire et le bien-être animal dans les deux régions.
Les travailleurs des pays du Mercosur perdront leur emploi et subiront une détérioration de leurs conditions de travail. Les femmes seront encore plus touchées, notamment à cause de la privatisation des services publics, encouragée par les accords de libre-échange (ALE). Des études montrent que cet accord présente des risques économiques…
Auteur: Collectif