Plus d'équipes, plus d'avions : la Coupe du monde 2026 sera (encore) climaticide

Après les stades climatisés, à usage unique, les « navettes » en avion et les ouvriers morts au Qatar, le foot-business prépare son nouveau « Mondial de la honte ». C’est désormais officiel : la Coupe du monde des hommes passe de 32 à 48 équipes à partir de l’édition 2026, avec des matchs éclatés entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Toujours plus de participants, et donc de rencontres, de billets à vendre et de matchs retransmis. Résultat, la Fifa — instance dirigeante du football mondial — va faire exploser ses recettes… en méprisant une nouvelle fois la crise climatique.

« Le conseil de la Fifa a approuvé à l’unanimité l’amendement visant à s’accorder sur un format de 48 équipes réparties en 12 groupes de 4, et non plus en 3 groupes de 16 », a annoncé l’instance le 14 mars. En conséquence, 104 matchs seront disputés pendant la compétition, contre 64 au Qatar fin 2022. Elle durera également plus longtemps : 39 jours, et non 29.

Ce changement s’inscrit dans la continuité des évolutions de la compétition phare de la Fifa. La première Coupe du monde, disputée en 1930 en Uruguay, comptait treize participants. Son format n’a ensuite cessé d’exploser. Depuis le Mondial de 1998 en France, la Coupe du monde comptait trente-deux équipes.

11 milliards de dollars de revenus

Par cette décision, la Fifa souhaite rendre sa Coupe du monde plus lucrative : sa rente principale, les droits télévisés, devrait ainsi enfler. C’était l’une des ambitions de son président, le sulfureux Gianni Infantino, ardent défenseur de la Coupe du monde au Qatar, réélu le 16 mars jusqu’en 2027. Le 16 décembre dernier, il déclarait que la Fifa visait 11 milliards de dollars de revenus pour le cycle 2022-2026 de Coupe du monde, contre 7,5 milliards de dollars lors de la précédente édition. « Ça prouve que le compas de la Fifa n’est ni la santé des joueurs — la compétition se déroulera en plein été — ni les enjeux écologiques », déplore le géopolitologue Jean-Baptiste Guégan.

« L’augmentation d’équipes et de matchs va accentuer les déplacements en avion des supporters et des équipes », indique Lukas Aubin, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Une très mauvaise nouvelle, puisque le transport aérien est la principale source d’émissions de gaz à effet de serre des compétitions sportives.

D’autant que l’attribution de la compétition au trio États-Unis, Canada, Mexique promettait déjà une explosion des distances de vols, certains stades étant éloignés de 4 000 kilomètres. « À titre de comparaison, les stades du Qatar étaient tous situés à proximité de Doha,…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi Reporterre