Du 8 au 10 novembre, la France accueille le One Planet – Polar Summit, premier sommet international consacré aux glaciers et aux pôles, pour appeler à une mobilisation exceptionnelle et concertée de la communauté internationale. Dans les Alpes, les projets d’aménagements des glaciers à des fins touristiques ou sportives sont pourtant toujours en cours malgré leur disparition annoncée. C’est le cas par exemple dans le massif des Écrins (Hautes-Alpes), sur le glacier de la Girose où il est prévu d’implanter depuis 2017 le troisième tronçon du téléphérique de la Grave.
Du 7 au 13 octobre dernier, les Soulèvements de la Terre (SLT) ont occupé le chantier afin d’en bloquer les travaux préparatoires. Ce nouvel aménagement a pour objectif de prolonger les deux tronçons existant, qui permettent depuis 1978 d’accéder au col des Ruillans à 3 221 mètres et ainsi rallier à terme le Dôme de La Lauze à 3559 mètres. Porté par la Société d’aménagement touristique de la Grave (SATG) et la municipalité, ce projet est estimé à 12 millions d’euros, investissement dont le bien fondé divise les habitants de La Grave depuis cinq ans.
En jeu derrière ces désaccords, la direction à donner à la transition touristique face au changement climatique : renforcement ou bifurcation du modèle socio-économique existant en montagne ?
Une occupation surprise du glacier
Partis du village de La Grave à 1 400 mètres dans la nuit du 6 au 7 octobre, une quinzaine de militants des SLT ont gravis 2 000 mètres de dénivelé avec des sacs à dos de 15 à 20 kg. Au terme de 12 heures d’ascension, ils ont atteint le haut d’un rognon rocheux émergeant du glacier de la Girose où doit être implanté un pylône du nouveau téléphérique. Ils y ont installé leur camp de base dans l’après-midi, avant d’annoncer sur les réseaux sociaux la création de « la plus haute zone à défendre (ZAD) d’Europe ».
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Auteur: Mikaël Chambru, Maître de conférences en sciences sociales, Université Grenoble Alpes (UGA)