Plus humain et moins cher : l'accueil familial, alternative méconnue aux Ehpad

« Thérèse, 89 ans, nous accompagne depuis sept ans. Nous accueillons aussi Lili, 87 ans, qui avait un vignoble dans lequel trois générations vivaient ensemble. Elle est venue chez nous quand sa fille est décédée. Raymond, 88 ans, est du village. Il est arrivé seul car son épouse ne peut plus s’occuper de lui et ses enfants sont toujours en activité. » Chez Marie Provôt, en Dordogne, il y a elle, son mari, et trois personnes âgées. Thérèse, Lili et Raymond habitent ici en « accueil familial », une alternative possible aux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Depuis trente ans déjà, des adultes en situation de handicap ou des personnes âgées peuvent aller vivre au sein de familles d’accueil. Mais ce dispositif peine à se développer, même en temps de désaffection grandissante pour les Ehpad. Il existe entre 9000 et 10 000 accueillants familiaux aujourd’hui en France, un chiffre qui stagne, voire baisse.« L’accueil familial existe dans la loi depuis longtemps, mais reste méconnu », regrette Belén Alonso, accueillante en Haute-Loire et présidente de l’association Famidac.

Pour devenir accueillant, il faut d’abord faire une demande d’agrément au conseil départemental, pour une, deux ou trois personnes âgées ou en situation de handicap. « Le conseil départemental réalise une enquête sociale. On peut être reçu par des assistantes sociales, des psychologues, des médecins… ils visitent aussi notre maison », précise Belén Alonso. Chaque personne accueillie doit avoir sa propre chambre. « Une fois l’agrément obtenu, pour commencer un accueil, il faut signer un contrat, on doit le faire en trois exemplaires. Le conseil départemental en a un et contrôle ensuite si les choses se passent bien. » Le contrat signé, entre l’accueillant et la personne hébergée…

Auteur : Rachel Knaebel
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