Plus vite, plus haut … plus de vues.

Plus vite, plus haut, plus fort.

C’est la devise de l’olympisme moderne. En latin : « Citius, Altius, Fortius ». Depuis 2021 le CIO a d’ailleurs ajouté « ensemble » (‘communiter’). Les jeux Olympiques de l’été 2021, au Japon et en pleine pandémie (sans public donc, jeux « olympidémiques »), se sont achevés en France sur la polémique de la non reconduction du Karaté comme discipline olympique à Paris 2024 au profit, de disciplines « qui cartonnent sur les réseaux sociaux » pour reprendre les mots de Tony Estanguet, ancien athlète multi-médaillé, membre du CIO et président du comité d’organisation des jeux de Paris 2024.

Le verbatim complet de son interview à France Info est le suivant

« En allant chercher des sports urbains comme le skateboard et le break dance, on va chercher des sports qui cartonnent sur les réseaux sociaux et que les jeunes regardent énormément. Le surf et l’escalade apportent une dimension très spectaculaire et différente des sports déjà au programme. »

Surf, escalade, skateboard et breakdance donc. Mais pas de Karaté. La devise de Paris 2024 sera donc « Plus vite, plus haut, plus de vues ». Citius, Altius, Visius.

Plus vite, plus haut, plus de vues, et (toujours) plus de polémiques.

En plus des polémiques conjoncturelles de chaque Olympiade liées entre autre à la situation géopolitique ou à des questions de dopage (ou les 2 comme avec une partie de ces athlètes « apatrides »), les JO sont depuis longtemps l’enjeu de scandales plus structurels. La question du pays hôte est le principal d’entre eux : dès lors qu’il s’agit d’un pays à la démocratie fragile ou absente (on citera pêle-mêle la Russie, la Chine, etc …) ou même simplement économiquement instable et fragile (le Brésil) on observe – entre autres – une extrême violence et une grande précarité dans la vie des travailleurs exploités chargés de construire les infrastructures. Sans même avoir besoin de parler du désastre écologique de ces installations pharaoniques construites pour l’occasion et souvent ensuite laissées à l’abandon. Ou du moment gênant ou l’organisation des jeux de Rio se mit à piquer dans la caisse des jeux paralympiques pour renflouer celle … des jeux olympiques.

L’autre grand scandale des Olympiades se joue au niveau du langage, au niveau de la langue elle-même. Lionel Maurel l’a souvent et brillamment chroniqué sur son blog. Dès 2012 en rappelant comment les jeux olympiques de Londres s’étaient transformés en cauchemar cyberpunk, en s’attaquant à la possibilité même de la langue via le cheval…

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Auteur: olivierertzscheid Olivier Ertzscheid