Montabot (Manche), reportage
Alors qu’un soleil illumine le vert bocage normand, un brouhaha studieux, parfois ponctué du grincement métallique d’outils, emplit l’espace entre les bâtiments de l’ancienne ferme autogérée. Du 1er au 9 octobre, la Grange de Montabot, située sur la petite commune du même nom dans la Manche, organisait la troisième édition de ses « chantiers énergie ». Cette année, près de 70 personnes y ont participé.
Créée dans la foulée de la lutte contre la ligne très haute tension (THT) Cotentin-Maine en 2012, la Grange de Montabot fête cette année ses dix ans d’existence. Bien que la ligne THT ait été construite, la grange a perduré comme lieu de convergence des luttes locales contre les grands projets industriels — notamment électriques —, tels le nucléaire, l’éolien industriel ou les lignes THT.
Ateliers poêle à bois, en terre-paille…
Ce début octobre, ateliers et conférences se sont succédé, avec l’autonomie énergétique comme fil rouge. Un axe important, à l’heure où des coupures de courant pourraient avoir lieu cet hiver. Dans chaque groupe, chacune et chacun s’affaire avec sérieux et passion. Autour d’une table, une petite troupe armée de fers s’initie à la soudure à l’étain. D’autres se concentrent sur la fabrication d’un chargeur pour piles vendues comme non rechargeables, mais tout à fait réutilisables.
Arriver facilement à transmettre des savoirs très techniques à des personnes non initiées, tel est l’objectif de l’événement. Le but : qu’elles « transmettent à leur tour », indique Mariette, l’une des organisatrices. « Les ateliers permettent de se réapproprier des savoir-faire qui ne sont pas partagés dans la population, de dédramatiser ces connaissances », précise Achille, qui participe à l’évènement.
À l’arrière de l’ancienne ferme, les meuleuses crissent et lancent des gerbes d’étincelles orangées. À travers la tôle de bidons métalliques, plusieurs trous sont découpés pour y faire passer des tuyaux métalliques. Entreposés çà et là à différents stades de leur fabrication, ces poêles à bois à fort tirage (rocket stove) attendent d’être achevés. Non loin d’eux, un autre groupe s’affaire méticuleusement autour de modèles en terre-paille, potentiellement réalisables sans outils.
Parmi ces ateliers, certains sont entièrement en mixité choisie. « Ça permet de prendre confiance, de se dire “Ah ouais, je peux le faire”, lance Achille. Il n’y avait aucun mec…
La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre