Ok, cela c’est de l’air et cela ça m’a l’air d’être mon corps,
mon corps dense, désireux, plus sauvage que soumis,
plein, plein de quoi, de révoltes, de joies encore, et de rage aussi.
Tout me traverse, me soulève,
autant que je m’emplis et expire ensuite cet air vicié qui continue tant bien que mal à me faire vivre en me tuant dans le même mouvement.
Je suis pleine de doutes aussi, et cet air vicié les renforce – les endurcit même, j’ai des doutes comme nos vieux avaient des certitudes,
je les regarde – mes doutes- peupler mes luttes intestines – détourner les fausses certitudes que j’avalais – enfant – du biberon de lait liophilisé… Le monde, ça va…
Non, ça va pas si bien, non.
Nous sommes ces générations qu’on veut dissoudre,
Nous sommes flou.e.s, nous avons appris à l’être, pour le confort de celleux qui ont d’autres croyances…
Nous avons appris très tôt à être flou.e.s, parasité.e.s, insoumis.e.s autant qu’engoncé.e.s, tordu.e.s entre un iPhone et les coupes rases de la forêt ou de nos poils d’aisselles.
Nous avons appris qu’il y avait la nature, puis qu’il n’en aurait plus, non, qu’il n’y en avait plus, puis nous avons appris que le concept de nature ne disait rien de moins que ladite nature n’existe pas, je sais pas, je ne sais plus, je ne sais plus si je proviens de la nature – si j’ai un instinct ? –
et puis toujours cette peur qui plane de basculer dans l’essentialisme, bref de devenir facho, de louper l’embranchement subtil de la conversation, de se retrouver avec une pensée conservatiste et pourtant dans notre colère nous luttons, je lutte,
on filerait bien des poings,
on sent fort -très fort- tout ce qui nous a été empêché à nous maintenir flou.e.s,
on ajoute des points médians,
car… dans le brouillard qu’ils ( ils : les agents du système ) ont tapissé pour nous sur le monde qui est un peu le nôtre aussi – je crois, oui – nous avons dû utiliser – plus tendrement que ce que nous avions…
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Auteur: dev