Police, homosexualité et ordre social : l'application FLAG

FLAG ! est une association créée en 2001 par des policier-e-s pour lutter contre l’homophobie au sein des ministères de l’Intérieur et de la Justice, mais aussi dans un but d’accompagnement des victimes LGBTI dans leurs démarches avec la justice pénale. Le 24 avril 2020, en plein confinement de la lutte contre l’épidémie de Covid 19, l’application pour smartphone Flag ! a été mise en ligne avec pour objectif principal de : « Permettre aux victimes et aux témoins de LGBTphobies (insultes, agressions, violences familiales, discriminations…), de violence conjugale au sein des couples LGBT ou de sérophobie de réaliser un signalement anonyme. Ce signalement sera daté et géolocalisé par la victime ou le témoin. »

[Crédit photo : capture d’écran d’un gel hydroalcoolique vendu 10€ par le FLAG. Le produit a ensuite été retiré après une polémique.]
Publié initialement dans la revue des dissidences sexuelles Trou Noir, l’objectif de cet article est d’entamer une réflexion sur l’ordre social qui sous-tend cette application de signalement en confrontant les discours qui la promeuvent et la défendent.

Note : L’association FLAG qui défile chaque année à la Marche des fiertés a décidé de ne pas participer à l’édition parisienne 2021 pour des raisons de « sécurité ». En effet, celle-ci ayant choisi de s’élancer depuis Pantin en Seine-Saint-Denis, « des quartiers où les policiers ne sont pas toujours les bienvenus », selon Johan Cavirot président du FLAG. Ce retrait en dit déjà long sur la nature de leurs actions.

Introduction

Jusqu’à une époque pas si lointaine en France, les personnes homosexuelles étaient inversement les sujets d’une répression d’État, sournoise et peu médiatisée, ou plutôt, certaines catégories de personnes homosexuelles étaient dans le viseur d’une surveillance ou de possibles arrestations. J’utilise l’adjectif « sournois » parce qu’en réalité l’homosexualité ne fut pas nommée en tant que telle comme catégorie d’ensemble à réprimer, ce qui était condamné concernait surtout des pratiques sexuelles outrepassant la frontière du public et du privé, qui ne peuvent à elles seules essentialiser une « nature » homosexuelle. On peut cibler deux moments politiques qui participèrent d’un desserrement de l’étau répressif concernant l’homosexualité en France. Le premier se situe en 1791 où les révolutionnaires abolissent le crime de sodomie, le second en 1982 où le gouvernement socialiste de Françoise…

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Auteur: lundimatin