Politique étrangère : Mélenchon et Jadot d'accord sur l'écologie

Et voilà la guerre revenue. Depuis l’invasion de l’Ukraine, la diplomatie redevient une causerie glaçante, mêlant missiles, morts et menace nucléaire. On y parle aussi d’Otan, de finlandisation, de sanctions économiques… L’occasion pour les candidats de gauche à la présidentielle de se déchirer bruyamment. Derrière les accusations de compromission ou de bellicisme, d’atlantisme ou de russophilie, se cache pourtant une convergence pudique : La France insoumise (LFI) et Europe Écologie-Les Verts (EELV) partagent l’ambition d’opérer un virage vers une politique étrangère plus ambitieuse pour la planète.

Cette diplomatie prend plusieurs noms : environnementale, verte, « climatique » pour Yannick Jadot, ou « du peuple humain » pour Jean-Luc Mélenchon. Derrière des mots variés se trouve l’idée commune que la protection de l’environnement, de la biodiversité ou des ressources naturelles doivent être au cœur des relations internationales.

Avec l’influence de la France, l’enjeu est de pousser pour des objectifs communs plus ambitieux en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, ou d’inciter certains pays pollueurs à changer leurs comportements. Dans ce domaine, on retiendra d’Emmanuel Macron peu de choses — si ce n’est un slogan, « Make our planet great again ».

Mesures miroirs pour l’écologie

Pour le prochain quinquennat, EELV et LFI clament, eux, vouloir des changements profonds au Quai d’Orsay. Et le disent presque avec le même langage.

Quand les Insoumis affichent la volonté de mettre un terme à une « vision affairiste et militariste des relations avec l’Afrique », les Verts parlent « de la fin de la prédation des grands groupes industriels » sur ce même continent. Lorsque les écolos assurent que la France ne signera plus de traités sans y intégrer des « clauses environnementales et sociales réellement contraignantes », LFI entend « imposer le respect des normes sociales et écologiques pour la commercialisation des produits importés en France ».

Meeting de Yannick Jadot à Paris, le 27 mars 2022. © Mathieu Génon/Reporterre

Au fil de ces formules volontaristes se dessinent les contours d’une approche différente de la géopolitique, dans laquelle la protection de l’environnement serait centrale. Autant dans l’instauration de normes exigeantes pour les grands échanges commerciaux, impliquant sociétés et gouvernements, que dans la promotion du droit international de l’environnement, trop peu contraignant.

Les deux…

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Auteur: Roni Gocer Reporterre