Pollution chimique : la planète a franchi la ligne rouge

La limite planétaire en matière de pollution chimique et plastique est franchie. Telle est la conclusion d’une étude publiée le 18 janvier dans la revue Environmental Science & Technology.

Ce concept de limites planétaires a été proposé en 2009 par une équipe internationale de recherche menée par le Suédois Johan Rockström, directeur de l’Institut de recherche de Potsdam (Allemagne) sur les effets du changement climatique. Ces lignes rouges, au-delà desquelles l’humanité s’expose à des modifications brutales, imprévisibles et potentiellement catastrophiques de son environnement, sont au nombre de neuf : le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, la perturbation des cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore, les changements d’utilisation des sols, l’acidification des océans, l’utilisation mondiale de l’eau, l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, l’augmentation des aérosols dans l’atmosphère et l’introduction d’« entités nouvelles » dans la biosphère (dit simplement, la pollution chimique). Trois de ces limites, le changement climatique, l’érosion de la biodiversité et la perturbation des cycles biochimiques de l’azote et du phosphore, étaient alors dépassées, selon l’équipe de M. Rockström. En janvier 2015, les chercheurs y ajoutaient les changements d’usage des sols.

Deux des limites, la concentration des aérosols atmosphériques et la pollution chimique, n’avaient cependant jamais été quantifiées. D’où cette étude publiée dans Environmental Science & Technology, qui propose des réponses à deux questions : quel seuil fixer pour le niveau de pollution chimique à ne pas dépasser ? Ce seuil a-t-il déjà été franchi ?

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Rien ni personne n’est épargné

L’exercice est moins simple qu’il n’y paraît. Il faut d’abord se mettre d’accord sur les « nouvelles entités » à prendre en compte pour la définition de ce seuil. Leur nombre est considérable. Polluants organiques persistants tels que les PCB ou les HAP, métaux lourds tels que le mercure, pesticides, antibiotiques, matières plastiques« On estime qu’il y a 350 000 produits chimiques (ou mélange de produits chimiques) sur le marché mondial », lit-on dans l’article.

Leur production augmente très rapidement. « L’industrie chimique est la deuxième plus grande industrie manufacturière au monde, précise l’étude. La production mondiale a été…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre