Pollution : New Delhi en plein « airpocalypse »

Delhi (Inde), correspondance

Souffle court, yeux irrités, toux sèche… pour les habitants de New Delhi, l’arrivée de l’hiver est tristement synonyme de symptômes respiratoires et allergiques dus au « Delhi smog », un brouillard de pollution qui plombe la capitale de novembre à février. L’« airpocalypse », une expression courante chez les habitants de la capitale, est de retour.

Depuis janvier 2021, 44 000 personnes seraient mortes des conséquences de la pollution de l’air à New Delhi, affirment Greenpeace Southeast Asia et la société de surveillance de qualité de l’air IQAir. Si aucune donnée liant pollution et mortalité n’a été rendue publique par le gouvernement indien, les études d’organismes indépendants se multiplient, et la qualité de l’air de Delhi est mesurée quotidiennement. Le 4 novembre dernier, le niveau de particules fines (PM2,5), celles qui sont le plus dangereuses pour la santé car assez petites pour pénétrer dans les voies respiratoires, était vingt-cinq fois supérieur au niveau maximum fixé par l’Organisation mondiale de la santé. Depuis, la qualité de l’air de la capitale oscille entre les catégories « pauvre » et « sévère ». Selon le World Air Quality report, New Delhi est la capitale la plus polluée au monde.

Plusieurs facteurs sont à l’origine de cet air irrespirable. Chaque année, en novembre, les agriculteurs du Punjab, un État du nord-ouest de l’Inde, brûlent la chaume pour nettoyer les champs après la moisson, et les fumées parviennent jusqu’à la capitale. Cela s’ajoute à un trafic routier intense, dans une ville peuplée par 20 millions d’habitants, et à des émissions industrielles déjà très polluantes. Par ailleurs, la baisse des températures a pour conséquence le stockage des particules fines dans l’atmosphère, rendant le brouillard quasi quotidien en hiver. Le phénomène ne concerne pas seulement Delhi : le nuage de pollution empoisonne toute la plaine indogangétique, du Punjab au Bengal, et est accentué par les émissions de poussières issues du désert du Thar, situé dans l’État du Rajasthan.

« Nous n’arrivons pas à respirer »

Début novembre, les écoles primaires de la ville ont été contraintes de fermer pendant sept jours. Le télétravail était préconisé et des mesures d’urgence ont été prises par le gouvernement de Delhi, comme l’interdiction de circulation pour les poids lourds transportant des marchandises non essentielles. « Ce ne sont pas des solutions sur le long terme. C’est…

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Auteur: Reporterre