Quel lien peut-il y avoir entre un livre sur Piero Della Francesca, la traduction française d’un écrit cabalistique du XIIIe siècle, deux essais sur l’apprentissage du chinois, un roman de Pascal Bacqué intitulé La Guerre et un écrit du ministre de l’Intérieur sur le « séparatisme islamiste » ? Ce sont en tout cas les parutions récentes dont Ivan Segré propose ici ses « notes de lecture »…
« La guerre impériale n’a ni début, ni fin, c’est un processus de pacification permanent. […] De même qu’il y a un discours sur la liberté des femmes qui disqualifie à la fois le terme ‘‘femme’’ et le terme ‘‘liberté’’. »
Tiqqun, Tout a failli, vive le communisme !
La rencontre entre Pilate, préfet de la Judée sous occupation romaine, et Jésus, est réputée cruciale, sinon paradigmatique. Giorgio Agamben y a consacré un opuscule : Pilate et Jésus (Rivages, 2013). Il y reconnaît l’impossible dialogue entre une « économie de la justice », représentée par Pilate, et celle du « salut », incarnée par Jésus. Livré par les pharisiens aux autorités romaines afin qu’il soit jugé, Pilate a-t-il en effet condamné à la crucifixion celui que ses fidèles reconnaissent comme le « roi des Juifs » ? Ou, renonçant à le juger, l’a-t-il lui-même livré à une vindicte populaire orchestrée par les pharisiens ? Ce qui semble acquis, c’est que Pilate a ordonné qu’on le flagelle. Agamben explique : « La flagellation était une peine accessoire prévue comme préliminaire à la crucifixion. Or Pilate entend s’en servir, de façon quelque peu incongrue – mais cela entrait selon toute probabilité dans ses pouvoirs discrétionnaires (cf. Dig., 48.2.6) – comme d’une peine pour un délit mineur non spécifié. C’est ce que Luc lui fait dire clairement : ‘’Je n’ai rien trouvé en lui qui mérite la mort ; je le relâcherai donc après l’avoir châtié’’ (Lc 23,22) » (p. 41-42). Cette flagellation, est-ce donc un acte de cruauté ou de mansuétude ? Quoi qu’il en soit, ce prélude à la Passion est un célèbre motif de l’histoire de la peinture occidentale, dont l’une des représentations les plus marquantes est sans conteste le chef d’œuvre de Piero Della Francesca.
L’art de Piero Della Francesca
Sa Flagellation du Christ, dont on situe la réalisation, très approximativement, entre 1445 et 1475, est un tableau de dimension modeste (58,4 x 81,5) qui a suscité bien des interrogations. Son mystère tient à plusieurs éléments :…
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Auteur: lundimatin