Pornographies fascistes

L’actualité, si ça s’trouve, elle est générée par une Intelligence Artificielle qui puise allégrement ses inspirations dans les romans de J.G. Ballard ; elle nous pond une sorte de dystopie grossière avec des méchants bien identifiables, ridiculement méchants, méchamment ridicules même, au point qu’on doute naïvement de leur crédibilité. Un président américain semi-obèse, prédateur sexuel à ses heures perdues, terrorisant le monde entier de ses pas de danse sur YMCA. Un bras droit au bras droit qui démange, sorte de Lex Luthor sous kétamine. Un groupie argentin pour qui l’expression phallique de son pouvoir ne peut faire l’économie d’une tronçonneuse. Et les gentils ? Des technocrates-tomcruisé dont le rôle est clair : sauver les démocraties occidentales.

Inspiration Ballard oui sans doute ; science-fiction soft, comme Matrix au fond. Le scénario ? Le basculement demi-crédible d’un univers capitalisto-plan-plan à un monde post-apocalyptique géré par des robot-machines. L’oeuvre, Matrix, rend elle-aussi hommage, mais à Jean Baudrillard cette fois, et ce, dès les premières minutes du premier opus. Néo, avant de suivre le lapin blanc, va trouver dans sa bibliothèque Simulacres et Simulation dans lequel il a caché des softwares qu’il revend aux cyberpunks qui attendent devant sa porte. Au fond, c’est peut-être ça le caractère réellement visionnaire de Matrix : nous faire relire Baudrillard pour espérer comprendre l’actualité. C’est, en tout cas, ce que je vais essayer de faire.

Le transpolitique

C’est sur le préfixe baudrillardien « trans » qu’il faut tout d’abord que nous nous arrêtions. Trans-, comme ce qui dépasse, comme l’idée que les objets théoriques ne sont plus seulement à leur place. En l’occurence, le trans-politique : la politique de la transparence et de l’obscénité selon lui. « Le transpolitique, c’est cela aussi : le passage de la croissance…

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Auteur: dev