Portrait du colonialiste de Jérémie Piolat & Rester Barbare de Louisa Yousfi

Ça faisait un petit bout de temps que je n’avais pas entendu parler de mon pote Jérémie. Et puis, l’autre jour, une amie commune m’apprend qu’il va donner une conférence sur son livre dans une librairie de Marseille. Tiens, je dis, mais comment ça se fait, il y a déjà un bout de temps qu’il est paru, non ? Oui, m’a-t-elle répondu, mais c’est une réédition, hein… Ah bon, c’est La Découverte ? Nan, c’est une autre maison : LIBRE. Ah bon… Alors j’ai été fouiller dans les entrailles de mon ordi, car j’étais bien sûr d’avoir écrit quelque chose sur le (Portrait du colonialiste : et oui, j’ai retrouvé un petit texte, il est daté du 18 octobre 2011 (juste après la sortie de la première édition). En voilà une recension vite faite ! Je vous la ressers telle quelle – juste avec quelques notes en plus. Enfin… non pas tout à fait : j’y ai ajouté un post-scriptum à propos des textes ajoutés à cette réédition et un post-post-scriptum en forme de recension d’un livre paru récemment à La Fabrique et qui me semble résonner avec celui de Jérémie : Rester barbare, de Louisa Yousfi.

 

 

Qui n’a jamais entendu ce poncif : les Noirs, ils ont le rythme dans la peau ? Qui ne s’est jamais interrogé sur l’étrange manie qui pousse de jeunes Européens à taper des heures sur un djembé alors qu’ils n’ont pas la moindre éducation musicale ? Et qui ne s’est jamais demandé pourquoi il n’y a pas « de chants ou de danses à transmettre dans nos rues ? » Pourquoi ces mêmes rues « se sont-elles vidées de leurs chants et de leurs danses ? » Et depuis quand, et comment est-ce arrivé ?

 

Partant de ces constats et de quelques autres, et s’appuyant sur ses expériences de danseur, de « philosophe de rue », d’animateur d’ateliers d’écriture en milieu immigré, entre autres, Jérémie creuse ces questions, en pose d’autres, il gratte là où ça fait mal : pourquoi les Sénégalais disent-ils que les Européens en visite chez eux « dansent comme des singes » – lorsqu’ils sont conviés à participer à la fête ?

Donnant l’exemple d’Éric, un Français plutôt anticolonialiste, participant (au Sénégal, où se déroule ce qui suit) « à un projet d’échanges de pratiques et de savoirs agricoles qui n’avait rien à voir avec l’arrogance de certaines initiatives de développement », Jérémie se demande, alors qu’Éric « ne pense ni comme un touriste ni comme un colon », pourquoi, invité à danser lors d’une fête, il se…

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Auteur: lundimatin