Portugal : cinq remarques sur un bouleversement politique

Le grand historien et dirigeant historique du Bloc de gauche Fernando Rosas propose quelques éléments d’analyse du bouleversement politique qui vient d’avoir lieu au Portugal : non seulement la défaite électorale du PS (qui gouvernait depuis 2015) au profit de la droite, mais aussi et surtout la progression de l’extrême droite (Chega, qui signifie en portugais « ça suffit »), passée en cinq ans de l’inexistence électorale à 18 % et 50 députés. La situation appelle selon lui à une réflexion collective au sein de la gauche portugaise pour agir ensemble, défendre l’essentiel et ouvrir de nouvelles voies.  

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1. Les résultats des élections législatives du 10 mars montrent un net glissement à droite et à l’extrême droite de la situation politique du pays, avec comme force principale la progression de l’extrême droite raciste et fasciste (18% des voix et 48 députés). L’impact de ce résultat sur les partis centraux du système politique a été immédiatement visible. Outre la chute brutale du PS (il a perdu un demi-million de voix, principalement au profit de l’extrême droite, et 43 députés) et la stagnation de la droite traditionnelle (l’AD [Alliance démocratique], une coalition de droite formée autour du PSD [Parti social-démocrate, principal parti de droite au Portugal], a obtenu moins de voix que le PSD seul en 2022), autrement dit l’impasse globale du centrisme, il y a des symptômes de désintégration. 

La droite du PS conspire et fait pression sur la nouvelle direction pour qu’elle adopte une politique de collaboration et rende viable un gouvernement dominé par l’AD, jurant pourtant qu’il n’est pas question de ressusciter le « bloc central ». Quant au PSD, il intrigue et complote pour forcer Montenegro [le leader du parti] à conclure n’importe quel type d’accord (gouvernemental, parlementaire, extraparlementaire…) avec l’extrême droite (Chega, dirigé par André…

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Auteur: redaction