Poser la question de la sortie de l’Union Européenne

En mai 1992, en plein débat sur le Traité de Maastricht, le traité qui a posé les bases de l’Union Européenne telle qu’on l’a connaît aujourd’hui, Philippe Séguin, “gaulliste social” proche de Jacques Chirac, prononçait un discours important qui est resté dans les mémoires. Celui-ci expliquait, avec synthèse et efficacité, toutes les difficultés nouvelles qu’allaient engendrer l’Union Européenne. Bien que cette critique vienne de la droite de l’échiquier politique, elle conserve une certaine pertinence concernant, notamment, les verrous majeurs imposés sur la politique économique et monétaire. Nous nous tenons néanmoins à une grande distance des conclusions stratégiques et politiques qu’en tire ce que certains appellent la “sphère souverainiste”.
Ce discours a été réédité le mois dernier.

Préfacé par la docteure en sciences politiques Virginie Martin, le discours du gaulliste social Philippe Séguin en mai 1992, à l’occasion du débat sur le traité de Maastricht, ici publié et édité par Qui Mal Y Pense, représente une master-class dans le travail d’explication des conséquences désastreuses de l’Union Européenne. Il est aussi un texte clé dans la compréhension de la sphère dite « souverainiste ».

Pour Philippe Séguin, la mise en place de Maastricht doit être comprise comme un « anti-1789 » en ce qu’elle nous prive d’un de ses acquis fondamentaux : la souveraineté nationale.
Pour ce dernier, comme pour De Gaulle (« la démocratie pour moi se confond exactement avec la souveraineté nationale »), la nation est le cadre d’exercice efficace de la démocratie : monter en échelon c’est immédiatement perdre en démocratie.
Il prévient des risques concrets pour la France comme la perte du siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU.

Des anticipations qui se sont avérées justes

Le discours lu en 2022 frappe, rétrospectivement, par sa justesse d’anticipation sur bien des sujets. En particulier celui de l’exacerbation des nationalismes, que nous voyons maintenant à l’œuvre en Italie, en Suède, en Hongrie, en Autriche, en Pologne ou en France.

Sur l’extrême droite, dont il prend bien soin de se distinguer («  la nation ce n’est pas un clan, ce n’est pas une race, ce n’est pas une tribu »), le haut-fonctionnaire délivre une analyse assez fine, en rappelant sa dimension largement transnationale. Les formes actuelles d’internationale de l’extrême droite, qui s’appuient sur la défense identitaire d’une «…

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Auteur: Rob Grams Frustration Mag