Poulets congelés et poudre de lait : le bas de gamme français s'exporte bien

« La souveraineté agricole et alimentaire, c’est la mère des batailles », assénait Emmanuel Macron en septembre dernier. Vraiment ? Loin d’être locale et résiliente, une partie de notre agriculture s’intensifie et s’industrialise avec un objectif : exporter toujours plus. C’est ce que révèle un rapport de trois ONG écolos, publié le 4 octobre.

Nous exportons ainsi 42 % du lait, 39 % du porc et un quart de nos poulets. Vers l’Europe, mais aussi — et de manière croissante — vers les pays en développement. « Ces exportations [concernent] essentiellement des produits très bas de gamme comme le “poulet export”, les bas morceaux du porc ou le lait en poudre », précise l’étude. En même temps, la France importe des morceaux plus haut de gamme pour répondre à la demande alimentaire de la population française.

Ce système ubuesque n’est pas sans effets sociaux et environnementaux : dans les pays en développement, « les produits déversés à bas coût déstructurent les marchés locaux et nuisent à leur véritable souveraineté alimentaire ». En France, « la nécessité d’un coût toujours plus bas [pour rester compétitif] entraîne une intensification dont les impacts touchent en particulier le bien-être animal et l’environnement, souligne le rapport. Densité du nombre d’animaux, pollution aux nitrates et à l’ammoniac, émissions de gaz à effet de serre, déforestation importée ».

Greenpeace, Oxfam et le Réseau Action Climat, à l’origine du rapport, appellent donc les pouvoirs publics à réorienter nos stratégies commerciales, « sortir des élevages intensifs et enclencher la transition vers un élevage durable, et accompagner l’évolution des modes de consommation alimentaire ». Pour une souveraineté alimentaire digne de ce nom.

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Les géants de la viande et des produits laitiers sont de très gros pollueurs

Notes

Depuis les années 1980, la France s’est spécialisée dans le « poulet export », à savoir un poulet à très faible valeur ajoutée, de très faible poids, tué jeune (moins de 40 jours) et congelé, destiné au marché mondial hors Europe.

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Auteur: Reporterre