Pour arrêter le carnage des requins, l'Europe est interpellée

Un requin bleu aperçu près du Portugal, en 2020. – Wikimedia Commons/CC BY-SA 4.0/Diego Delso

Animaux

Bientôt la fin des soupes aux ailerons de requins ? Mettre un terme à la pêche aux ailerons, c’est ce que tente de faire depuis deux ans l’initiative citoyenne européenne dénommée Stop Finning (Stop à la pêche aux ailerons). Pour porter ce combat devant le Parlement européen, elle doit collecter 1 million de signatures avant le 31 janvier prochain. Pour l’heure, elle n’en a recueilli que quelque 517 000. Et ce, alors qu’avec près de 3 500 tonnes par an, l’Union européenne figure parmi les plus grands exportateurs d’ailerons de requins, en grande partie vers l’Asie.

Depuis 2013, le règlement Ailerons naturellement attachés interdit la découpe des nageoires de requins à bord des navires, dans les eaux de l’Union européenne. L’objectif ? Empêcher la pratique barbare du finning. Celle-ci consiste à couper les ailerons en mer, alors même que l’animal est parfois encore en vie. Son corps, de moindre valeur, est ensuite jeté par-dessus bord et le requin s’enfonce alors dans les fonds marins où il s’étouffe, saigne à mort ou est dévoré vivant. Cette pratique permettait d’économiser de l’espace de chargement sur les bateaux de pêche, afin de pouvoir stocker des espèces plus précieuses telles l’espadon ou le thon.

« En raison des inspections sporadiques des navires de pêche en mer, personne ne peut dire avec certitude combien d’ailerons de requins sont encore débarqués illégalement en Europe », s’inquiètent les organisateurs de l’initiative. Pour faire cesser ce commerce, ils proposent un amendement législatif le rendant financièrement irréalisable. Celui-ci étendrait à l’exportation, l’importation et le transit la réglementation Ailerons naturellement attachés. Autrement dit, les nageoires devront rester attachées aux carcasses même pendant le transport vers l’Asie, empêchant ainsi le finning.

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Auteur: Reporterre