Pour calmer la spéculation immobilière, Granville cible les multi-propriétaires et Airbnb

« Si je souhaitais rester dans mon appartement pendant l’été, la nuit passait alors à 120 euros, soit un loyer d’environ 3 600 euros mensuels au lieu de 850 euros le reste de l’année. » Nadja n’a passé que quelques mois à Granville, dans la Manche. Assez pour se retrouver à la merci de propriétaires peu scrupuleux, en quête d’une rentabilité maximale pendant la saison touristique, aux dépens des habitants.

Elle devait payer le prix fort, soit le tarif à la nuit proposé aux touristes

Arrivée en avril 2024 dans la cité normande, cette cadre supérieure dans le privé a dû trouver un logement rapidement. Elle s’est vu proposer un « contrat saisonnier à l’année » par une conciergerie. Uniquement stipulé oralement, ce type de bail exige que la jeune femme déserte sa location pendant les deux mois d’été. Si elle voulait rester pendant la saison touristique, elle devait payer le prix fort, soit le tarif à la nuit proposé aux touristes.

« J’ai trouvé cet appartement en plein centre via une conciergerie qui m’a d’abord envoyé un lien Airbnb pour me montrer le logement, nous explique-t-elle. Avant cette offre, lors de plusieurs visites, on m’avait aussi proposé des contrats soi-disant à l’année via des particuliers. Cela n’a jamais été notifié à l’écrit, mais décrit oralement comme un bail à l’année d’octobre à mai. » Si elle reste difficile à quantifier, cette pratique est aux limites de la légalité – un contrat de location saisonnière « n’est pas obligatoirement un contrat écrit » s’il n’excède pas 6 mois. Elle illustre l’énorme pression qui pèse sur le marché immobilier de Granville, et qui fait le bonheur des agences immobilières et des conciergeries qui se multiplient dans la commune.

« Si les gens qui travaillent à Granville ne peuvent pas y loger, ça ne marchera pas »

Dans le département de la Manche, les prix de l’immobilier ont grimpé…

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Auteur: Guy Pichard