Des quotas monopolisés par la pêche industrielle
Dans le monde agricole, on ne présente plus l’association Terre de liens. Fondée il y a une vingtaine d’années pour lutter contre l’accaparement des terres par l’agro-industrie, l’association rachète des terres grâce à l’épargne citoyenne afin de permettre à des paysans de s’installer en agriculture biologique. Une démarche précurseuse, qui pourrait prochainement avoir son pendant en mer grâce au projet Mer de liens.
Lancé en 2022 par l’association Pleine Mer, ce projet encore embryonnaire vise à racheter des bateaux de pêche afin de permettre à des pêcheurs artisans qui pratiquent une pêche durable de lancer leur activité. Des rachats de bateaux auxquels ces derniers peinent aujourd’hui à accéder face aux géants de la pêche industrielle, qui monopolisent les licences comme les quotas de pêche.
« Pour lancer son activité, un pêcheur artisan doit impérativement obtenir des licences, puisque ce sont elles qui vont lui permettre de pêcher légalement un certain type d’espèces sur un lieu donné, entame Charles Braine, président de Pleine Mer, pour La Relève et La Peste. Mais dans les faits, elles sont très difficiles à obtenir, car elles ont pour la plupart toutes déjà été attribuées. »
Surtout, le système des quotas qui prévaut actuellement en France « défavorise les pêcheurs artisans au profit de la pêche industrielle », continue Charles Braine. Destinés à gérer de façon durable et équitable les stocks de poissons afin d’encadrer les volumes de capture et protéger les espèces surpêchées, ces quotas sont répartis entre les différents pays de l’Union européenne (UE).
En France, ils sont ensuite partagés entre pêcheurs via un système de répartition basé sur les « antériorités de capture », c’est-à-dire en fonction de la quantité de poissons pêchés par les pêcheurs sur trois années de référence, à…
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Auteur: Cecile Massin