Pour économiser l’eau, implantons des jardins d’assainissement

Tandis que les sécheresses se multiplient sous l’effet du dérèglement climatique, la gestion de l’eau est devenue cruciale pour les pays du monde entier. La France ne fait pas exception. Avec 5 millions de foyers non raccordés à un réseau collectif pour le traitement des eaux usées, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers une solution écologique et sobre : le jardin d’assainissement. Un article d’Isabelle Vauconsant, co-fondatrice du magazine Hortus Focus.

En 2050, 5 milliards d’humains manqueront d’eau potable au moins un mois dans l’année, confrontés à une grave crise de l’eau, selon Petteri Taalas, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale.

À l’origine de ce désastre, le dérèglement climatique et une gestion calamiteuse des ressources en eau qui aggravent sécheresses et inondations partout dans le monde, et en France. Le traitement des eaux usées est un pan des questions soulevées par ce constat.

En cause, une réglementation bloquante alors que la FAO estimait déjà en 2010 que si la totalité des eaux noires était réutilisée pour l’agriculture, on pourrait faire l’économie de 30% d’engrais azotés et 15% d’engrais phosphatés.

Nous consommons 150L d’eau par jour et par personne, 54 m3 par an dans l’Hexagone. Par ailleurs, le réseau d’eau potable, long de 996 000 km, devrait être rénové. Les fuites d’eau tout au long pourraient alimenter 18,5 millions d’habitants si elles étaient réparées.

Dans cette eau si précieuse qui vient de nos toilettes ou de nos cuisines, on trouve : 

  • des matières solides, des objets dont certains ne se dissolvent pas dans l’eau (lingettes, coton tiges,…) ; 
  • des matières en suspension comme les huiles ou le sable (les premières flottent, les secondes coulent) ; 
  • des composés organiques dissous dans l’eau parmi lesquels des matières polluantes (ammoniaque, médicaments, détergents,…)

Voilà pourquoi, il est exclu de renvoyer tout cela dans les rivières sans traitement.

La phytoépuration, dite aussi jardin d’assainissement, lagunage ou massif filtrant planté, met les plantes, les micro-organismes et les minéraux au travail. Ces filtres reproduisent un écosystème épuratoire naturel. À la sortie, l’eau répond aux normes de la baignade et peut donc retourner dans les rivières, les nappes phréatiques ou même une piscine naturelle.

La phytoépuration est possible à dimensionner pour une maison, un hameau ou un quartier. D’après le…

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Auteur: La Relève et La Peste