Pour en finir avec 2022

Qu’on le veuille ou non, nous voilà de nouveau captés par le cirque électoral. Que l’on vote ou pas, en se pinçant le nez ou par désespoir, jamais une procédure « démocratique » ne nous aura paru aussi usurpée et avilie. Cet article propose de faire quelques pas en arrière afin de balayer les fausses évidences et d’étayer les intuitions justes : la démocratie représentative, cette farce, se termine. « Et si l’escalade de l’hystérie ne reflétait pas simplement le fond de l’air en crise, mais l’ultime stratagème par lequel un appareil politique complètement à plat continue d’essayer de rouler ? Et si elle avait totalement pour fonction, cette clameur médiatique en train de criser, crisser, piaffer, pouffer, de recouvrir une rumeur qui indique à tout le monde par où ça fuit, à grands coups de sifflements ? »

« Ces deux mots, patrie et citoyen, doivent être effacés des langues modernes. J’en sais bien la raison, mais je ne veux pas la dire »
Rousseau, L’Emile, I

Peut-être serait-il temps de le faire parler ?

Au moment où la lumière aveuglante des élections de 2022 commence à exercer à plein ses effets de fascination, et où s’amorce la série des « tournants » politicards chargés de nous faire adhérer chaque fois un peu plus étroitement au dispositif par leur fausse vitesse angulaire, il est peut-être bon de faire plusieurs pas en arrière. Et si l’escalade de l’hystérie ne reflétait pas simplement le fond de l’air en crise, mais l’ultime stratagème par lequel un appareil politique complètement à plat continue d’essayer de rouler ? Et si elle avait totalement pour fonction, cette clameur médiatique en train de criser, crisser, piaffer, pouffer, de recouvrir une rumeur qui indique à tout le monde par où ça fuit, à grands coups de sifflements ? Dans ce qui suit, en me situant au niveau du sens commun républicain (produit de laboratoire stabilisé pour les besoins de l’opération), j’essaye de mettre le doigt sur les endroits où ça a crevé. Pour mieux élargir les trous. Mais qu’est-ce qui a crevé ?

I – Raccrocher le costume de citoyen

Comme souvent, pour poser un problème, il faut commencer par en liquider un faux. Une élection présidentielle, ça pose beaucoup de problèmes, mais pas celui de la participation. C’est un peu comme une finale de coupe du monde : si on finit toujours par la regarder, il serait faux d’en tirer des conclusions sur le degré d’engagement de chacun.

Ce qui grossit en fait dans le creux de…

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Auteur: lundimatin