Pour en finir avec la violence

L’ampleur des débordements qui ont accompagné les dernières manifestations a laissé dans l’ombre un fait divers sur lequel l’auteur de cet article a jugé intéressant de revenir.

Jeudi 23 mars dans l’après-midi, en des heures qui rappellent certains sombres samedis de la crise des gilets jaunes, et alors qu’une poubelle volait à travers la vitrine d’une boutique de prêt-à-porter dispendieux, bientôt suivie d’un cocktail-Molotov, certains se sont étonnés de voir un mannequin revêtu d’un tailleur (pantalon, tee-shirt, veste) se dresser, pour ainsi dire, sur ses pieds de plastique, les poser prudemment sur le sol jonché de verre puis sortir lestement du lieu où il était exposé depuis la fin des soldes d’hiver à la convoitise des passants. Son voisin, un costume trois pièces masculin, venait de prendre feu. Les assaillants fascinés par cet effroyable spectacle eurent à peine le temps de s’esquiver lorsque le mannequin insaisissable se faufila entre eux pour fuir.

Dès lors, peut-on reprocher à nos responsables politiques de qualifier systématiquement de violences les exactions commises à l’encontre de vitrines de grands magasins ? Saluons plutôt la prudence de notre ministre Gérald Mandarin lorsqu’il prévient désormais qu’il octroie à ses troupes policières une « autorité légitime pour utiliser la force pour protéger les biens et les personnes. »

Les biens

et

les personnes.

Briser un abri-bus, brûler une poubelle, correspondent à différentes formes de dégradations et le ressort psychologique que nos autorités tendent alors en nous est celui de la culpabilité face aux efforts consentis par chaque citoyen pour financer ces éléments de mobilier urbain. La rue n’est-elle pas notre maison commune, et en bons pères de famille, nos responsables politiques ne sont-ils pas là pour nous rappeler de respecter ces meubles acquis à la sueur de nos fronts et au sel de nos…

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Auteur: dev