Pour en finir avec le harcèlement contre les femmes en politique

Voilà cinq ans, des femmes du monde entier ont commencé à divulguer publiquement sur les médias sociaux leurs expériences d’agression et de harcèlement sexuels en utilisant le mot-clic #MeToo (#MoiAussi).

Cet anniversaire nous donne l’occasion de réfléchir à la manière dont le Canada a géré son propre mouvement #MoiAussi et, plus précisément, la misogynie dans la politique canadienne.

Les événements de 2017 sont survenus 11 ans après la fondation du mouvement #MeToo par Tarana Burke, qui cherchait à sensibiliser la population à la violence que subissent les femmes et les filles noires aux États-Unis. Le mot-clic #MeToo est devenu viral en octobre 2017 après que des allégations d’inconduite sexuelle contre le magnat d’Hollywood Harvey Weinstein ont été rendues publiques.

Cinq ans plus tard, que savons-nous au sujet de la violence sexiste qui sévit dans le monde politique au Canada ?

Tout d’abord, la violence et le harcèlement n’ont pas diminué ; ils se sont même plutôt intensifiés dans le milieu politique canadien.

En réaction aux menaces croissantes et aux préoccupations en matière de sécurité des membres du Parlement canadien, le ministre de la Sécurité publique a annoncé en juin 2022 que tous les députés allaient recevoir des « boutons d’alerte » pour leur sécurité personnelle.

Lors des élections fédérales de 2021, l’analyse des gazouillis reçus par les candidats sortants et les chefs de parti effectuée par le Centre Samara pour la démocratie montre que 19 % de ces messages étaient malsains, c’est-à-dire qu’ils étaient incivils, insultants, hostiles, menaçants ou grossiers.

Si les politiciens de tous horizons sont pris pour cible, les femmes, les Autochtones, les Noirs, les personnes racisées et les queers sont les plus touchés par les attaques contre la démocratie canadienne.

Agression contre Chrystia Freeland

En août 2022, un homme a interpellé la ministre des Finances Chrystia Freeland et son entourage composé uniquement de femmes devant un ascenseur de l’hôtel de ville de Grande Prairie, en Alberta, et lui a lancé des insultes et des jurons.

Cet incident a incité d’autres politiciennes à parler du harcèlement qu’elles subissent.

La mairesse de Calgary, Jyoti Gondek, a fait part sur Twitter du harcèlement qu’elle a vécu, tandis que Marwah Rizqy, députée libérale du Québec, a révélé publiquement le harcèlement et les menaces dont elle a fait l’objet récemment.

À l’automne, Mme Rizqy a reçu des menaces de mort, notamment de la part d’un homme qui aurait appelé la police pour lui indiquer où se trouvait son cadavre. Elle était alors enceinte.

Quelques semaines plus tard, des gens ont lancé une campagne de harcèlement en ligne visant des femmes journalistes – dont plusieurs qui sont racisées.

Menaces violentes

Dans tous ces cas, les harceleurs ont eu recours à un langage, à des images ou à des…

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Auteur: Tracey Raney, Professor of Politics and Public Administration, Toronto Metropolitan University