Pour faire face aux prochains hivers, RTE déconseille de fermer des réacteurs nucléaires avant 2026

26 mars 2021 à 15h19,
Mis à jour le 26 mars 2021 à 15h18

Durée de lecture : 6 minutes

Nucléaire

L’approvisionnement en électricité les trois prochains hivers sera tendu, prévient RTE (Réseau de Transport d’Électricité) dans son bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité en France, paru mercredi 24 mars. La situation devrait s’améliorer ensuite, à condition de repousser les fermetures de réacteurs nucléaires prévues d’ici 2026, prévient le gestionnaire du réseau de transport d’électricité dans ce rapport qui dessine des perspectives jusqu’en 2030.

RTE se dit « vigilant » sur l’approvisionnement électrique jusqu’en 2024. « Les marges sont faibles en raison d’une disponibilité dégradée du parc nucléaire (conséquence de la crise sanitaire et des décalages de travaux de maintenance), du retard de l’EPR de Flamanville et des retards accumulés sur les nouveaux moyens de production renouvelables (principalement les parcs offshore et la trajectoire solaire, l’éolien terrestre dans une moindre mesure) », énumère-t-il dans son communiqué de presse.

Une « disponibilité prévisionnelle » du nucléaire qui « apparaît très basse »

Concernant le nucléaire, RTE s’inquiète de la durée des quatrièmes visites décennales — dont la réussite conditionne l’autorisation de prolongation de durée de vie des réacteurs nucléaires au-delà de quarante ans — des trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW), qui doivent s’enchaîner jusqu’en 2031. « Pour le premier réacteur du palier 900 MW (Tricastin 1) (…), la durée d’arrêt est restée comparable à celle d’autres visites décennales. Il n’en a pas été de même pour le réacteur suivant (Bugey 2), qui a été arrêté plus d’un an », constate-t-il. Par ailleurs, si l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) réclamait des améliorations de la sûreté à l’issue de ces visites, de nouveaux arrêts pour travaux pourraient s’ensuivre quelques années plus tard. À ces arrêts s’en ajoutent d’autres, liés à des opérations de maintenance dont certaines ont pris du retard en raison de la crise sanitaire. « La disponibilité prévisionnelle des tranches nucléaires sur les trois prochains hivers apparaît ainsi très basse, bien en deçà de la disponibilité observée par le passé, en particulier pour l’hiver 2021-2022 », avertit RTE qui a d’ores et déjà placé l’hiver prochain sous « vigilance particulière ».

Les retards accumulés par le…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre