Pour faire taire Ian B, expert des violences policières, la justice le condamne à huit mois de prison

Huit mois de prison ferme, sans mandat de dépôt. C’est la lourde peine infligée le 3 décembre 2020 par le tribunal correctionnel de Montpellier (Hérault) à Ian B, membre de Désarmons-les« collectif contre les violences d’État » —, interpellé en septembre 2019 lors de l’Acte 46 des Gilets jaunes à Montpellier. Il était accusé de violence et d’outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique et délit de groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations. Un policier l’accusait également de lui avoir donné des coups de pieds et de l’avoir insulté.

Or, comme le montre une vidéo publiée par le média local La Mule du pape, (voir ci-dessous à 1:44), Ian B a simplement tenté de repousser avec sa main un coup de bouclier asséné à l’observatrice de la Ligue des droits de l’Homme (LDH). En somme, un geste de protection. « Le parquet a requis cinq mois de prison ferme et il a été condamné à huit mois. C’est très rare que le tribunal aille au-delà des réquisitions. D’autant que cette vidéo a été versée au dossier mais que le tribunal a refusé de s’en servir, raconte Jean-Jacques Gandini, le coordinateur de la legal team de la LDH à Montpellier. Il ont voulu faire un exemple car Ian B est dans le collimateur des forces de police depuis le temps qu’il travaille sur les armes. »

Un travail de longue haleine contre les violences policières

En effet, Ian B documente et dénonce les violences policières depuis longtemps. Dès 2012, avec quelques camarades, il a publié des brochures d’information sur les armements. Leur travail circulait alors seulement dans les réseaux militants. En 2013, la petite équipe s’est liée avec le collectif Urgence notre police assassine, fondée par Amal Bentounsi, sœur d’Amine, tué d’une balle dans le dos par un policier en 2012 à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Elle…

Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre
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