Pour « imaginer le futur », Extinction Rebellion occupe le centre de Paris

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Paris, reportage

Le lieu a été tenu secret jusqu’au dernier moment. Au centre de Paris, il est environ 9 h 30 samedi 16 avril lorsque des centaines de militants descendent de camions de location. En cinq minutes, le carrefour de Strasbourg Saint-Denis (Paris 10e) est bloqué. Côté boulevard Saint-Martin, des personnes s’assoient en tailleur sur des tapis de sol. Face à l’arche Saint-Denis, une structure en bois haute de six mètres est érigée. À l’entrée du boulevard Bonne nouvelle, une dizaine de jeunes empilent des bottes de foin avant de grimper dessus. Rue Saint-Denis, des activistes s’allongent par terre et s’enchainent à des blocs de béton fixés sur le bitume. Une grande banderole rouge affiche un sablier, symbole du mouvement écologiste Extinction Rebellion (XR). À une semaine du deuxième tour de l’élection présidentielle qui opposera la candidate d’extrême droite Marine Le Pen à Emmanuel Macron, le mouvement de désobéissance civile mène une action spectaculaire : il entend occuper les lieux tout le weekend de Pâques.

Côté boulevard Saint-Martin, des personnes s’assoient en tailleur sur des tapis de sol. © NnoMan Cadoret/Reporterre

Parce que le « fascisme est proche » et qu’il est « urgent » de « construire une véritable alternative », l’enjeu est de taille pour ces défenseurs du climat et de la justice sociale déçus par le mandat du président-candidat. « Il est impératif de faire pression et de prendre acte de la nécessité d’agir quelque soit le candidat élu, insiste l’un des organisateurs. Nous n’attendrons pas cinq ans de plus. La situation s’aggrave, et nos dirigeants ne font rien, c’est à nous de peser pour que des décisions soient prises, et faire agora pour imaginer ce futur. » L’activiste cite pêle-mêle : les fmillions d’Africains qui d’ici 2030 deviendront des réfugiés climatiques, les soixante-trois milliardaires français qui émettent autant de gaz à effet de serre que 50 % de la population ou encore le dernier volet du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental (Giec) sur le climat qui prédit trois ans à l’humanité pour réduire ses émissions de CO2.

Plus de 2 700 participants sont attendus pour une occupation qui doit durer trois jours. Le programme ? Des conférences et des tables rondes autour d’une thématique majeure pourtant absente de la campagne présidentielle : la crise climatique. Seront discutés les leviers de lutte possibles, le nécessaire renouvellement…

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Auteur: Fanny Marlier, NnoMan Cadoret Reporterre