Pour la CGT, ni sauveur suprême, ni union sacrée ! — Gaston MONATTE

Quel est l’état de la Confédération générale du Travail CGT et de ses syndicats adhérents ? Quel est l’état des attentes populaires et des mobilisations à l’heure des répressions et confinements tout azimuts ? Et quelles sont les voies qui pourraient permettre de préparer la convergence des lutte souhaitée et indispensable ? Voilà les questions urgentes que j’ai voulu essayer de poser ici, pour y apporter des ébauches de réponses à la hauteur des graves enjeux du moment. En commençant par analyser la situation du syndicat lui-même, puis celle du mouvement social et des exigences qui montent.

Virginie Gensel est une des dirigeantes de la CGT. Elle a annoncé officiellement il y a quelques jours sa démission du bureau confédéral, comme de ses responsabilités à la tête de la Nouvelle Vie ouvrière (NVO) , de l’entreprise de presse et d’éditions de la CGT. Cette décision est loin d’être banale, car ce poste est historiquement un des plus importants de la confédération. La CGT n’est pas seulement entrée dans une nouvelle crise de direction, en fait, elle s’enfonce dans une crise d’orientations. Cette décision en est la nouvelle démonstration.

Ce qui est particulièrement vrai, c’est que cette crise n’est pas sans illustrer une situation caractérisée par une régression de la démocratie interne, une rupture avec des principes, une identité et une histoire sur laquelle la CGT s’est construite pendant plus d’un siècle. « Le management » et « les courbes de carrière » ont remplacé la démocratie syndicale et l’altruisme, la professionnalisation celle du militantisme et du dévouement désintéressé. Paradoxalement, alors que la crise du système capitaliste s’accélère, révélée en particulier par les suites tragiques de l’épidémie, un prix social et démocratique sans aucun précédent, l’attentisme et la résignation sont encouragés de toutes parts.

Le prix à payer est très lourd pour les travailleurs et leurs familles. Ce n’est évidemment pas le cas pour l’oligarchie qui, elle, ne s’est jamais aussi bien portée. Pourtant, dans un contexte où les enjeux se radicalisent, la CGT, tout comme les autres confédérations syndicales, voit de fait son rôle s’effacer ! Progressivement mais surement ! Ce déficit ne fait qu’aggraver la perception que l’on a d’une situation sociale dramatique dont les perspectives sont plus inquiétantes encore.

Moins de deux ans après le 52e Congrès confédéral et s’agissant d’un secteur d’activités…

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Auteur: Gaston MONATTE Le grand soir