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A l’heure où l’opinion publique a essentiellement été mobilisée par des polémiques stériles suite aux différentes déclarations de Madame Frédérique Vidal, nous souhaitons plutôt focaliser cette attention sur l’urgence dans laquelle se trouvent des dossiers dépendants directement du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. L’examen de ces dossiers reste manifestement absent de l’agenda ministériel. Nous demandons notamment à Madame la Ministre de bien vouloir prendre en considération la situation dégradée dans laquelle se trouvent les jeunes chercheurs et chercheuses sous sa tutelle.
Doctorant·es contractuel·les, ATER, post-doctorant·es, chercheur·ses contractuel·les : nous ne sommes ni des étudiant·es, ni des fonctionnaires titulaires de nos postes. Nous travaillons pour l’État, avons été les premier·es – et parfois les seul·es – à prendre en charge le passage des cours en distanciel à l’université, payons nos impôts, cotisons pour les retraites, votons, mais nous ne disposons que de contrats de travail précaires, mal rémunérés et limités dans le temps. Nous ne sommes pas “quelques-un·es” : nous représentons aujourd’hui une part non négligeable de la masse salariale du MESRI (26 % des personnels enseignants et 29 % des personnels non-enseignants en 2018-2019 d’après les chiffres du MESRI) et notre nombre est même appelé à augmenter dans les prochaines années avec la précarisation des jeunes chercheur·ses que le plan pluriannuel pour la recherche voté à l’automne dernier va de fait entraîner. Nous aimerions tout de même rappeler que les chercheurs et les chercheuses font incontestablement partie de la part de la population française la plus diplômée et que leur travail participe de l’avancement de la science et du rayonnement de la France à l’international. Faire de la part la plus instruite de la population une catégorie sociale précaire n’est pas digne de l’héritage intellectuel et scientifique de notre pays.
L’épidémie actuelle et l’échec de la France dans l’invention d’un vaccin contre le Covid-19 prouvent pourtant qu’il y a intérêt à investir dans la recherche sur le long terme, tant d’un point de vue scientifique, culturel et social que sur le plan strictement financier. Combien de millions d’euros aurions-nous pu consacrer à autre chose qu’à tenter de protéger la population avec des moyens insuffisants fournis par des pays étrangers…
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Auteur: gillesmartinet