Pour le droit de se défendre dans la dignité face à la justice antiterroriste

Depuis près d’un mois, « Libre Flot » a entamé une grève de la faim. Détenu à l’isolement pour association de malfaiteurs terroriste depuis décembre 2020, sa mise en examen repose essentiellement sur son soutien à la révolution du Rojava et sa participation à la lutte contre Daesh dans le kurdistan syrien. Nous avons récemment publié un entretien avec l’une de ses co-mise en examen dans lequel elle exposait les tenants et aboutissants de cette affaire. Dans cette tribune publiée simultanément dans lundimatin, L’Humanité, Le Media, Politis et Reporterre, de nombreux intellectuels, artistes, écrivains et militants politiques apportent leur soutien au gréviste de la faim et réclament que le régime d’exception auquel il est soumis cesse.

Dimanche 27 février un militant, placé en détention provisoire depuis 15 mois et maintenu illégalement sous le régime de l’isolement, a entamé une grève de la faim. Pour Libre Flot (surnom), il s’agit du dernier moyen à sa disposition, aux risques de graves séquelles physiques, pour tenter de se défendre d’une accusation qu’il rejette avec force. Il est en effet mis en examen, avec 6 autres personnes aujourd’hui sous contrôle judiciaire, dans une affaire d’« association de malfaiteurs terroriste ». Il s’agit de la première inculpation de ce genre visant un « groupe d’ultragauche » depuis la retentissante affaire dite « de Tarnac » en 2008, qui avait tourné au fiasco pour les services de renseignement et la justice antiterroriste et devait finir dans ans plus tard par une relaxe quasi-générale.

Si les arrestations des 7 inculpé.es du 8 décembre 2020 ont été moins médiatisées que celles de 2008, ce qui ressort du contenu du dossier dans la presse ne peut qu’interroger.

L’enquête, ouverte depuis 10 mois au moment des arrestations, ne laisse apparaître aucune élaboration concrète de projet d’attentat – ni même d’une esquisse de projet -, mais seulement une bien vague « intention de s’en prendre aux forces de l’ordre ». Aucun projet précis, a fortiori aucun projet terroriste, et encore moins de projet terroriste imminent ne viennent donc justifier les arrestations en ce mois de décembre 2020. En revanche, celles-ci interviennent opportunément au moment où un vaste mouvement questionnait le rôle de la police dans notre société, à la suite du soulèvement récent contre les crimes policiers aux États-Unis et de la diffusion virale d’une vidéo dans laquelle on pouvait voir des agents parisiens tabassant…

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Auteur: lundimatin