Pour leur fleuve, ils se battent contre la « décharge de la mort »

Ce reportage a été réalisé grâce à l’association Temeco, qui organise la rencontre entre des jeunes journalistes et étudiants en français, venant de Serbie, Croatie, France et Bosnie-Herzégovine.


Mostar (Bosnie-Herzégovine), reportage

Un sac Lidl traîne devant les canalisations par lesquelles passe la Sušica, un ruisseau où les pierres ont remplacé l’eau. Nommé « Sécheresse » en langue locale, ce ruisseau arpente la commune de Vrapčići, au sud de la Bosnie-Herzégovine. Nichée au cœur des montagnes, cette localité de 3 000 habitants dépend de Mostar, une métropole proche de la frontière croate comparable en taille et densité à Caen, en Normandie.

Or, lorsqu’il pleut, le ruisseau reprend du service, explique Omer Hujdur, militant écologiste. En cette fin de matinée d’avril, une averse pointe justement le bout de son nez. Malgré quelques gouttes perlant sur son visage, il reste imperturbable. Son costume bleu et ses chaussures de ville détonnent avec les déchets et les herbes hautes qui entourent la Sušica. À ses pieds, un bout de carton ondulé et l’emballage plastique d’un paquet de biscuits encerclent des coquelicots dont les pétales ont noirci.

Inquiet, Omer Hujdur affirme que le ruisseau est pollué par la déchetterie voisine. « Le rejet direct du lixiviat excédentaire coule ici », déclare l’activiste, signalant le lit vide de la main. Le lixiviat, liquide résiduel néfaste pour l’environnement, est produit par la combinaison de la pluie et de la fermentation des déchets enfouis. Ces écoulements ont « provoqué à plusieurs reprises une épidémie qui a causé la mort des poissons », poursuit-il avec assurance.

La Sušica est un affluent de la Neretva, l’un des principaux fleuves du pays, qui traverse la ville de Mostar. Les eaux polluées y sont donc acheminées. Jugeant la décharge d’Uborak dangereuse pour l’environnement et la santé, Omer Hujdur a fondé l’initiative citoyenne…

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