Paris, reportage
Ils ne mangeront plus tant que l’union de la gauche n’aura pas lieu. Vendredi 7 janvier, douze élus et militants ont commencé une grève de la faim pour interpeller les candidats de gauche et de l’écologie à l’élection présidentielle. Les dits candidats sont déjà neuf à s’être lancés dans la course.
C’est beaucoup trop, estiment les grévistes de la faim. « Si on reste divisés, on n’a aucune chance de gagner », a affirmé le député européen et gréviste Pierre Larrouturou, eurodéputé (Alliance progressiste des socialistes et démocrates), lors d’une conférence de presse rassemblant tous les grévistes, dans un café parisien. Or les enjeux climatiques sont trop importants pour se permettre de perdre cette élection, a-t-il souligné : « Le dernier rapport du Giec [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] nous dit qu’il ne nous reste plus que quelques années pour éviter un emballement climatique. […] L’action d’Emmanuel Macron n’est pas à la hauteur. Cinq années de perdues de plus, ce serait suicidaire. »
Le député européen Pierre Larrouturou, 57 ans, est de nouveau en grève de la faim – il l’avait déjà été à l’automne 2020, pour demander un renforcement du budget de l’Union européenne en faveur du climat et de la santé. Aujourd’hui, il appelle au rassemblement des candidats de gauche et de l’écologie. © Justine Guitton-Boussion/Reporterre
Pour éviter cette situation, les militants appellent tous les candidats à rejoindre la Primaire populaire. Cette démarche a pour but de désigner un candidat unique à gauche. La désignation a lieu en deux étapes : la première, qui a réuni 300 000 votants permettait de plébisciter n’importe quelle personnalité, la seconde (prévue du 27 au 30 janvier) impose de choisir entre celles qui ont recueilli le plus de voix.
« Nous voulons qu’un grand débat soit organisé par les médias entre ces candidats, a poursuivi Pierre Larrouturou. Et nous appelons les citoyens à s’inscrire avant le 23 janvier pour le vote. Si on était 400 000 ou 500 000, ce serait aussi un élément qui pourrait faire bouger les candidats. »
Anne Hidalgo, Arnaud Montebourg et Christiane Taubira ont fait quelques pas vers la Primaire populaire. Mais Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon refusent de se plier à ce vote. « Quand c’est non, c’est non », a déclaré le candidat d’Europe Écologie — Les Verts (EELV), interrogé sur cette grève de la faim, lors de ses vœux à la presse.
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Auteur: Justine Guitton-Boussion (Reporterre) Reporterre