Pour qui sonne le glas ?

Nous avons publié de nombreux articles sur le passe sanitaire, le monde qu’il charrie et toutes les raisons de s’y opposer. Comme dans la plupart des médias, nous avons pris soin de distinguer le refus de ce dispositif de contrôle du refus de la vaccination, probablement moins par fanatisme vaccinal d’ailleurs que par la nature des arguments convoqués par les « antivax ». Il est de bon ton, y compris par chez nous, de moquer celles et ceux qui se sont convaincus que « Big Pharma » nous injecterait des puces 5G pour contrôler notre cerveau ou que l’Arn messager serait une technologie pédo-sataniste visant à altérer l’espèce humaine (aussi fantaisistes soient-elles, ces croyances sont néanmoins significatives et méritent sûrement plus d’attention que des rires gras). Un lecteur, professionnel de santé qui refuse de se faire vacciner et vient d’être mis à pied, nous a transmis ce texte dans lequel il revient sur sa décision et sur la manière dont elle s’est articulée au fil des mois et des déclarations gouvernementales. L’enjeu ici n’est pas de convaincre mais de retracer les raisons d’un refus, bien loin des caricatures et auto-caricatures du milieu antivax.

Je ne suis pas soignant. Ni titulaire de la fonction publique hospitalière. J’occupe un poste de bibliothécaire dans une association de coordination des soins. Mon employeur m’a suspendu de mes fonctions le 15 septembre, faute d’avoir pu produire un certificat de schéma vaccinal complet : je ne suis plus autorisé à me rendre sur mon lieu de travail ; mon salaire ne m’est plus versé en raison de mon absence d’exercice ; mes droits aux congés et mes droits à la retraite sont suspendus ; il m’est interdit de chercher un autre emploi.

La menace avait été clairement exprimée par Emmanuel Macron lors de sa communication du 12 juillet, et depuis sa validation partielle par le Conseil constitutionnel il ne devait plus guère faire de doute qu’elle serait mise à exécution. J’étais donc informé des sanctions qu’encouraient les professionnels du secteur sanitaire et social en cas de non respect de l’obligation vaccinale et, comme plus ou moins la moitié des soignants (selon les métiers et les secteurs d’exercice) qui refusaient encore, au milieu de l’été, de se faire vacciner, j’avais plus d’un mois pour me mettre en conformité avec la nouvelle loi. Le couperet annoncé étant tombé, me voilà donc comptant dans les rangs des quelques milliers (leur nombre semble faire…

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Auteur: lundimatin