L’autre programme — Que pourrait faire un gouvernement pour engager la transformation de notre société ? Travail, démocratie, fiscalité, agriculture, énergie… Reporterre vous propose d’explorer, par des reportages et des enquêtes, quelques mesures de rupture écologique et sociale.
L’idée trace peu à peu son chemin. La proposition d’un impôt sur la fortune (ISF) climatique a fait irruption dans le débat de la présidentielle. Pour l’instant c’est peut-être, d’ailleurs, la seule proposition de fond, écologique, qui ait réussi à percer dans ce climat morose où domine la pensée réactionnaire. À gauche, les différents candidats se sont réapproprié la mesure, d’abord au sein de la primaire écologiste avec Éric Piolle et Yannick Jadot, mais aussi chez les socialistes et la France insoumise. Des chercheurs de la Paris School of Economics (PSE), comme Thomas Piketty ou Lucas Chancel, ont également plébiscité l’idée. L’ISF climatique est devenu une arme pour attaquer de front le bloc néolibéral et sa politique fiscale au profit des plus riches. Trois ans après la révolte des Gilets jaunes, elle constitue une alternative fertile à une taxe carbone souvent décriée et considérée comme profondément injuste.
Avant d’entrer dans l’arène politique, l’ISF climatique a d’abord été élaboré au sein de la société civile. Son idée a germé dans les bureaux de Greenpeace il y a tout juste un an. Alors que le projet de loi de finances 2021 était discuté à l’Assemblée nationale, les membres de l’ONG ont cherché une manière de relancer le débat autour de la fiscalité verte et de poser la question du juste « partage de l’effort » face au réchauffement climatique. « On voulait sortir de la grammaire des petits pas, désenclaver et repolitiser la question écologique, raconte à Reporterre Clément Sénéchal, un des porte-paroles de Greenpeace. Rétablir un impôt sur la fortune, qui soit directement indexé sur les émissions de gaz à effet de serre, nous a paru pertinent. Cette mesure a le mérite de cibler les principaux responsables de la crise actuelle, elle désigne immédiatement un adversaire et répond à l’exigence de justice environnementale. »
« Plus on est riche, plus on possède, plus on pollue »
Le constat est simple, partagé par de nombreuses études. Proportionnellement les ménages les plus riches sont ceux qui payent le moins d’impôt alors qu’ils polluent le plus. La politique d’Emmanuel Macron leur a d’ailleurs largement profité….
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Auteur: Gaspard d’Allens (Reporterre) Reporterre