Pour sauver les haies, essentielles à la biodiversité, il faut plus d'agriculteurs

L’édito de Nolwenn Weiler

Les haies, dont on a beaucoup entendu parler pendant la crise agricole, n’ont jamais été si peu nombreuses. Leur disparition – constante depuis 1950 avec l’effacement de 70 % d’entre elles – s’est même accélérée ces derniers temps avec une perte de 23 500 kilomètres par an.

Énumérer leurs avantages permet de visualiser la catastrophe écologique que ces disparitions représentent : réservoirs de biodiversité, les haies sont aussi des puits de carbone, elles assurent la rétention des sols et de l’eau, offrent des abris aux bêtes lors des canicules et renferment diverses ressources alimentaires (baies et fruits par exemple).

Apparemment inquiet, le gouvernement entend « mettre un frein à la réduction des linéaires de haies et encourager leur développement ». C’est en tout cas ce qui est écrit dans le projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture, arrivé en conseil des ministres le 3 avril dernier et qui consacre un article entier à cette question des haies.

D’après ce texte, si ces dernières disparaissent par dizaine de milliers de kilomètres chaque année, c’est avant tout à cause… des réglementations qui les protègent (!) : « La multiplication des régimes d’autorisation ou de déclaration applicables aux haies a pu conduire à une réduction des linéaires de haies depuis plusieurs décennies », expliquent ainsi le Premier ministre Gabriel Attal et le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.

Cette mise en cause ressemble à s’y méprendre à l’argumentaire des dirigeants de la FNSEA : le 10 janvier 2024, lors de ses vœux à la presse, le président du syndicat majoritaire, Arnaud Rousseau, fustigeait en effet les « 14 textes réglementaires [qui] encadrent les haies », feignant de croire que chaque agriculteur s’inquiète de toutes ces règles en même temps, avant…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Nolwenn Weiler