7 octobre 2023. Le Hamas commet des crimes de guerre. L’État israélien est un occupant ; le gouvernement israélien et l’armée israélienne commettent depuis des années des crimes de guerre. L’un ne justifie pas l’autre.
Jeune adolescente, je suis entrée sur la scène politique – au sens où le mot politique commençait à avoir un sens, une odeur de lutte, la volonté de transformer ce qui ne va pas – et le foulard palestinien noir et blanc était déjà là. J’étais loin de comprendre les personnages et les symboles de tout ça. Je ne savais pas ce que signifiaient les variations de couleur de ce même foulard : vert et noir ou rouge et noir. Je ne connaissais pas encore le mot sionisme, mais j’avais quand même entendu parler de l’antisémitisme. La deuxième Guerre, les chambres à gaz, la rationalisation et l’industrialisation de la mise à mort, la solution finale… ne m’étaient pas irrepresentés. Même si j’avais commencé par apprendre qu’il y avait quelque chose d’irreprésentable dans cette histoire.
Bientôt, j’allais entendre l’oracle de la fin de l’Histoire. Bientôt, on allait se cogner la tête, s’arracher les mots, et se griffer le cerveau avec cet énoncé : Il n’y a pas d’Alternative. TINA était parmi nous, et elle était venue pour rester. Dans ce brouhaha, j’ai commencé à avoir le sentiment, l’intuition, mais nullement la raison, que la question palestinienne n’était pas un élément de l’ensemble parmi d’autres. Certes, des guerres, des invasions, des colonies, des atrocités, il y en avait d’autres. Mais quelque chose se jouait là – se joue là – qui n’était pas du même ordre.
Loin d’ici l’idée de classer les victimes et les torts ou d’hiérarchiser les luttes. On sortait à peine de ce type d’hiérarchie où la lutte de classes devrait être la lutte essentielle. Dès mes premiers pas politisés, j’ai ressenti que quelque chose dans la question…
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Auteur: dev