Pour une vraie transition agro-écologique, encadrons l’accaparement des terres !

Des fermes de moins en moins nombreuses, mais de plus en plus grandes

En 2020, la France ne comptait plus que 390 000 fermes, contre 600 000 vingt ans plus tôt, soit 1/3 de fermes en moins. Les exploitations françaises sont de moins en moins nombreuses et s’étendent sur des surfaces toujours plus grandes. On estime que 2/3 des terres libérées conduisent à l’agrandissement de fermes existantes, plutôt qu’à l’installation de nouveaux et nouvelles agriculteur·ices. Ainsi, la taille moyenne des fermes a doublé en 30 ans, pour atteindre 69 hectares aujourd’hui. Cette tendance s’explique en partie par le phénomène d’accaparement (ou concentration) des terres agricoles par de grandes puissances industrielles et des agri-managers.

Dans les dix prochaines années, avec la vague massive de départs en retraite des agriculteur·ices actuel·les, la moitié des terres agricoles va
changer de main. Si l’on ne fait rien, ce phénomène va donc s’emballer et la France tendra vers un modèle agricole similaire à celui actuellement à l’œuvre en Roumanie, où 40 % des terres sont détenus par des investisseurs. Au contraire, si l’on régule l’accaparement des terres, la prochaine décennie représentera une opportunité unique de développer l’emploi agricole et développer l’agro-écologie.

Qu’est-ce que l’accaparement des terres ?

En bref

L’accaparement des terres est l’acquisition massive de terres agricoles par des investisseurs (multinationales ou « agri-managers »), en contournant la réglementation pour créer des exploitations de plusieurs milliers d’hectares avec peu de travailleur·euses. Ce phénomène implique le plus souvent une agriculture intensive selon des méthodes non-agroécologiques, ou à des fins de spéculation ou de contrôle des ressources.

Agricullture

Le degré de concentration des terres agricoles en Europe s’approche de la situation de partage inéquitable des terres que connaissent par exemple le Brésil, la Colombie et les Philippines. (…) Une concentration excessive des terres agricoles divise la société, déstabilise le milieu rural et met en péril la sécurité alimentaire, ce qui nuit aux objectifs écologiques et sociaux européens.

Rapport du Parlement européen sur l’état des lieux de la concentration agricole dans l’Union européenne, 2017

L’accaparement des terres, ou l’effondrement de l’emploi paysan

Plus les exploitations agricoles s’étendent sur de grandes surfaces, et plus leur prix est élevé. Cela fait barrage à l’installation de nouveaux et nouvelles…

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Auteur: Julia Orain