Face au revirement des Etats-Unis vis-à-vis de l’Ukraine et à l’impérialisme de Vladimir Poutine, les gouvernements européens, Macron aux premières loges, se lancent dans une apologie de “l’effort de guerre” et les sacrifices incontournables qu’il implique, tandis que le discours sur l’inévitable guerre sature notre espace médiatique. Or, non seulement ce discours guerrier permet à la classe dominante de justifier et faire passer en force des projets qu’elle tient en temps normal et que la population rejette massivement – destruction de la protection sociale et intégration européenne forcée – mais en plus il invisibilise toute autre réponse possible aux tensions internationales.
La classe dominante saisit l’occasion guerrière pour réclamer la mise à mort de notre protection sociale
Tranquillement, au micro de France culture, le directeur de la Banque Publique d’Investissement Nicolas Dufourcq a affirmé mercredi matin que face à la situation internationale et au désengagement annoncé des Etats-Unis dans la défense européenne, il allait falloir s’endetter “pour acheter des canons, pas pour le Doliprane de ma mère”. Pour lui, afin de dégager les centaines de milliards d’euros nécessaires à l’augmentation des moyens militaires du pays – comme l’a annoncé cette semaine le probable futur chancelier conservateur allemand – il faut s’endetter mais couper dans nos dépenses de solidarité et de protection sociale, qui ne résument pas au « Doliprane » mais qui comprend les arrêts maladie, l’accès à un hôpital de qualité, à une éducation, à de l’aide pour ne pas finir à la rue… Ce haut fonctionnaire, directeur d’une institution dont la Cour des comptes pointait les rémunérations excessives, profite du discours guerrier pour défendre un projet politique qu’il a porté toute sa vie, lui qui est un pur produit de la classe dirigeante française (Science Po, HEC, ENA, la…
Auteur: Nicolas Framont