Les travailleurs de plusieurs raffineries de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil sont en grève, perturbant l’approvisionnement en carburant sur l’ensemble du territoire national. Cette grève a été reconduite cette semaine malgré les menaces du gouvernement. Hier, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé la réquisition de personnel permettant le redémarrage des installations : il s’agit d’une méthode classique et bicentenaire pour briser les grèves en remplaçant le personnel. C’est une méthode extrême, qui montre à quel point le gouvernement fonctionne main dans la main avec le grand patronat.
Or, comment s’opposer à une telle grève ? TotalEnergies gagne tellement de fric qu’elle ne sait plus quoi en faire : l’entreprise a annoncé le versement d’un acompte exceptionnel sur les dividendes de l’années à ses actionnaires « Souhaitant partager avec ses actionnaires les résultats de la compagnie dans ce contexte de prix hauts », explique la direction dans un communiqué. Pendant ce temps, elle continue un important mouvement de rachat de ses propres actions : c’est une façon d’augmenter la valeur des actions déjà détenues par ses actionnaires. Les compagnies pétrolières sont des machines à profit, particulièrement dans le contexte de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, qui fait monter les prix. Elles profitent de la guerre, elles profitent de l’inflation, et partagent ce pactole entre ses actionnaires.
Ce sont des entreprises pollueuses, qui pourraient dédier tout cet argent à se reconvertir et ainsi arrêter de détruire notre habitat, mais elles préfèrent continuer de se gaver, et leurs actionnaires aussi. On sait désormais que les dirigeants de Total et des grandes compagnies pétrolières savent depuis 1971 que leurs activités mettent en péril la vie sur Terre. Total continue de faire du lobbying pour retarder les principales mesures écologiques. Souvenez-vous de l’attitude de ces gens lors du blocage de leur Assemblée Générale par Greenpeace ce printemps : insultants, décomplexés, ils n’avaient aucun problème à continuer à nuire. La vérité c’est que les salariés des raffineries sont bien plus à même de changer le modèle écocide de TotalEnergies et ExxonMobil que leurs actionnaires, comme nous le rappelait le journaliste Mickaël Correia dans un entretien.
Patrick Pouyané, le patron de Total, n’a pas non plus à se plaindre : sa rémunération a augmenté de 50% l’année dernière ! Alors comment ces gens osent-ils refuser…
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Auteur: Rédaction Frustration Mag