Pourquoi la bourgeoisie veut imposer le port de l’uniforme à l’école

Des collèges qui ne prennent pas l’eau à la première averse ? Une carte scolaire revue ? Des ordinateurs qui fonctionnent ? Des effectifs supplémentaires ? Une revalorisation salariale des enseignants ? Brigitte Macron a une bien meilleure idée pour faire avancer l’égalité dans l’éducation ! Le 11 janvier dernier, dans une interview au Parisien, elle a affirmé « être pour le port de l’uniforme à l’école ». Cette déclaration a évidemment fait parler dans les milieux médiatiques. Rien de surprenant, c’était fait pour. Une vraie respiration pour les éditorialistes, épuisés d’expliquer à des masses décidément bien inconscientes les avantages de la réforme des retraites.

Le désir conservateur de figer les identités

Le premier argument avancé par les défenseurs du port de l’uniforme est celui de la laïcité. Mais comme bien souvent, il est utilisé n’importe comment et dévoie complètement son esprit originel. La laïcité est un principe en vigueur à l’école publique, qui a vu en 1882 ses programmes débarrassés des contenus religieux et son personnel enseignant religieux remplacé par des laïques. Si en 2004 la loi a encadré “le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse”, elle n’est en aucun cas chargée d’habiller qui que ce soit. Et c’est bien méconnaître l’ingéniosité des intégristes de toutes confessions pour détourner ce genre de règles. 

D’autant que l’on sait depuis longtemps que le détournement des règles est un principe fondamental de l’opposition à la classe dominante et de l’affirmation de soi. Nous avons tous été un ado dans notre vie, on sait donc à quel point cette question de l’affirmation est un vrai sujet.

L’uniforme existe au Japon, qui est l’un des pays où le harcèlement scolaire est un problème majeur: l’argument d’une paix retrouvée au sein des établissements est donc sans doute aussi à oublier.

Notons d’ailleurs que ce qui est souvent présenté comme un « retour » de l’uniforme n’en serait pas un : il n’y a jamais eu d’uniforme imposé à l’école publique en France. Il est alors intéressant de faire un détour par le Japon, un pays où cette tradition est installée depuis la fin du XIXe siècle. Ce fil Twitter d’une maîtresse de conférences en études japonaises aborde ainsi le détournement systématique des uniformes scolaires au Japon.

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Auteur: Rédaction Frustration Mag