À droite de l’échiquier politique, on défend bien souvent la notion de mérite comme un critère pertinent pour arbitrer les conditions de vie des personnes. Un logiciel chimérique, faisant fi du déterminisme social et du droit à la dignité. Ce mythe permet surtout de justifier l’accaparement des richesses par une minorité et l’asservissement par le travail.
À longueur de journée, bon nombre de figures médiatiques répète en coeur qu’il y aurait, d’un côté, les gens qui travaillent dur et réussiraient en conséquence, et de l’autre, les paresseux qui profiteraient de la société. Les inégalités existant entre les individus seraient donc naturelles et il serait inopportun de vouloir les résorber puisque chacun mériterait son sort.
Une multitude de facteurs
Les aptitudes de chaque individu sont dues à une multitude de facteurs sur lesquels il a peu de contrôle. Il y a évidemment la génétique, mais aussi, et surtout, le milieu social. Ces deux composantes ont déjà une influence prépondérante sur les vies. La somme de hasards rencontrée lors d’une existence va également bouleverser les parcours. L’entourage, les accidents, ou tout simplement, la chance, sont autant de données à considérer.
Au final, comme le rappelle la philosophe Chantal Jacquet :
« Personne ne se fait tout seul. Croire le contraire est même une forme d’ingratitude à l’égard de tous ceux qui nous ont nourris, aidés, forgés. Il n’y a pas de mérite personnel. Si efforts il y a, ils se font toujours en commun, avec d’autres. Parfois contre eux, mais toujours en relation avec eux. »
On ne choisit pas ses cartes
Qui peut par exemple décemment assurer à un enfant né au milieu de la guerre qu’il mérite son sort ? Il est tout aussi évident que quelqu’un originaire d’un bidonville n’aura pas des chances équivalentes à celles du fils de Bernard Arnault. Ce n’est…
La suite est à lire sur: mrmondialisation.org
Auteur: Victoria Berni