Pourquoi la poursuite de Julian Assange par l'administration Biden est une grave erreur (Louisville Courier Journal) — James Miller et Peter S. Fosl

Avec la décision prise en décembre par un tribunal britannique d’annuler une décision antérieure contre l’extradition, il semble de plus en plus probable que Julian Assange reviendra aux [plutôt « sera extradé vers »… NdT] États-Unis pour faire face aux accusations liées à la publication par Wikileaks, en 2009-2010, de plus de 700 000 documents que Chelsea Manning a volés à l’armée américaine. Pour des raisons tant juridiques que politiques, la décision de l’administration Biden de poursuivre cette action en justice est une grave erreur.

En droit, Assange a été accusé d’un chef de conspiration en vue de commettre une intrusion dans un ordinateur. Mais Assange n’a pas conspiré pour pirater des ordinateurs américains – Manning y avait déjà accès. La tentative ratée d’Assange d’aider à générer un mot de passe pour se connecter par le biais d’un autre compte avait pour but de cacher l’identité de Manning, et non d’obtenir l’accès aux fichiers.

Non seulement les journalistes encouragent fréquemment leurs sources à divulguer des informations, mais ils les aident également à cacher leur identité. En effet, les journalistes sont tenus de le faire lorsque leurs sources sont exposées à un « danger, à des représailles ou à d’autres dommages », selon le code de déontologie de la Society of Professional Journalists. Le New York Times, par exemple, dispose d’une page web qui donne des conseils et des encouragements de ce type : nytimes.com/tips.

Assange est également accusé de 17 chefs d’accusation d’espionnage, mais aucune personne raisonnable ne peut interpréter ce qu’il a fait comme de l’espionnage. Contrairement à l’espion israélien Jonathan Pollard, Assange, pour autant que nous le sachions, n’a pas agi en tant qu’agent d’une puissance étrangère. Il n’a pas vendu ou tenté de vendre les documents volés qu’il a obtenus. Il les a simplement mis à la disposition du public par le biais de Wikileaks. Ce n’est pas illégal, et cela ne devrait pas l’être.

Les politiciens comme les profanes doivent se rappeler que la presse est au service des citoyens, pas du gouvernement. Comme l’a expliqué la Cour suprême dans son arrêt sur les Pentagon Papers : « La presse a été protégée [par les Fondateurs] afin qu’elle puisse dévoiler les secrets du gouvernement et informer le peuple. Seule une presse libre et sans entrave peut exposer efficacement les mensonges du gouvernement. Et la responsabilité primordiale d’une presse libre est d’empêcher toute partie du…

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Auteur: James Miller et Peter S. Fosl Le grand soir