Le 4 mai dernier, un jeune apprenti de 15 ans, Lorenzo Menardi, est mort d’un accident du travail sur un chantier. Il y a quelques années, un jeune de 14 ans décédait pour les mêmes raisons, et les cas se multiplient depuis. Selon le spécialiste des accidents du travail Mathieu Lépine, les travailleurs de moins de 25 ans sont surexposés à la mortalité car moins expérimentés et mal encadrés. Et cela ne va pas s’améliorer, car ces morts sont la manifestation la plus dramatique d’une immense régression sociale : l’augmentation rapide, voulue par Macron et ses ministres, de l’apprentissage, au détriment des filières générales et surtout des lycées professionnelles. Un effet d’aubaine pour les entreprises et un rétablissement – qui ne dit pas son nom – du travail des enfants, et subventionné avec ça. Jusqu’à la fin de l’année dernière, chaque employeur recevait 6000 euros par apprenti embauché. Désormais c’est 5000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés et 2000 au dessus. l’État a dépensé environ 15 milliards d’euros par an pour mener cette politique. Après avoir attiré beaucoup de jeunes dans cette voie, il économise cette année sur leur dos en diminuant leur rémunération nette (en mettant fin à des exonérations de CSG et de cotisations), afin de récupérer 1,5 milliards d’euros par an, sur leur dos plutôt que sur celui de leurs patrons. La baisse est effarante : plus de 140 euros net pour un apprentis payé au SMIC !
Tout ça pourquoi faire ? Est-ce une bonne nouvelle qu’une grande partie des jeunes générations arrivent sur le marché du travail durant une période de stage ? N’est-ce pas mieux pour eux, comme on l’entend souvent ? Qu’y apprennent-ils vraiment ? Qui bénéficie réellement de cette politique ?
1 – Pourquoi l’apprentissage explose
En 2018, la loi dite « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a permis de profonds changements…
Auteur: Nicolas Framont