En dépit de tous ses bienfaits, le « bio » a une caractéristique qui ne peut échapper au consommateur : son prix. Selon un rapport publié en décembre dernier par l’association de consommateurs Consommation Logement Cadre de Vie, les fruits et légumes issus de l’agriculture dite « biologique » coûteraient en moyenne 44% plus cher que ceux provenant de l’agriculture conventionnelle. Une source de découragement pour les plus petites bourses. Pourtant, lors d’une conférence organisée en janvier dernier par l’association du Master de Relations Internationales de Sciences Po Strasbourg, l’ingénieur agronome et eurodéputé Vert Benoît Biteau assurait que le « bio » nous reviendrait en définitive moins cher que les produits low-cost issus de l’agriculture conventionnelle. En cause, le coût de la dépollution de l’eau engendré par cette dernière, qui pèse sur les collectivités et donc sur nous, les consommateurs. Coup d’œil derrière les étiquettes sur cet aspect méconnu du « bio ».
Le coût caché des produits low-cost
En 2017 déjà, Mr Mondialisation dénonçait l’illusion du surcoût du « bio » en supermarché, largement gonflé par la grande distribution qui surfe volontiers sur la vague écolo. Mais une autre illusion, de l’autre côté du spectre des prix, doit aussi être exposée : celle des tarifs imbattables des produits low-cost. Ce que ne dit pas l’étiquette, c’est tout ce que dépense la société pour réparer les dégâts environnementaux et sanitaires que cause leur production, notamment en ce qui concerne la pollution de l’eau. En effet, le prix des produits de mauvaise qualité n’affiche pas les externalités négatives.
L’agriculture conventionnelle recourt en effet à tant d’engrais et de pesticides pétrochimiques qu’elle dégrade nos ressources en eau et entraîne des dégâts coûteux sur l’environnement. Nitrates, produits phytosanitaires, et même parfois des métaux lourds : lorsque les engrais chimiques sont utilisés en trop grandes quantités, ces polluants atteignent vite nos rivières, nappes phréatiques et littoraux. Premier problème, cela favorise la prolifération de certaines algues et bactéries qui absorbent l’oxygène et la lumière disponibles, entraînant l’asphyxie du reste de la faune et de la flore sauvage. Deuxième problème récurrent, lorsque des champs noyés de ces produits chimiques sont situés à proximité des zones de captage (zones où est pompée l’eau brute destinée à la consommation courante), la population risque la…
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Auteur: Mr Mondialisation